Liane Foly à Andenne, du miel pour les oreilles des ours (interview vidéo & photos)
Samedi, en pays ours, Liane Foly était de passage pour un spectacle très jazzy et exigeant, peut-être inattendu mais jamais à l’abri de délirer.
Publié le 19-02-2023 à 18h57 - Mis à jour le 19-02-2023 à 19h02

Pour faire figure de boîte de jazz, de cabaret feutré, c’est vrai que la scène de cette salle polyvalente andennaise était peut-être démesurée pour accueillir l’intimité d’un piano-voix. À l’invitation du centre culturel d’Andenne, Liane Foly et son pianiste chevronné, Yacine Malek, ont parfois eu du mal à occuper tout cet espace, malgré la facilité déconcertante de la chanteuse à jouer avec sa voix et à convoquer, via son organe, des notes cuivrées.
Le public, lui, était présent en nombre (ce n’était pas tout à fait sold out) pour ce spectacle I love jazz, parfois étonné qu’une star comme elle ait choisi Andenne pour unique date belge. "De toute façon, quand je prends les routes, je vais partout où on veut de moi, sourit l’artiste après le show. Dans des tout petits villages, des tout petits cabarets ou dans des salles plus grandes. Ça n’a aucune importance. Ce qui en a, c’est d’aller voir les gens chez eux, c’est bien quand la culture se déplace. Tout est toujours centré autour des grandes villes, Paris, etc. Moi non, parce que j’ai fait du bal populaire quand j’étais jeune."

Fran-glish
Et celle qui est aujourd’hui "sexygénaire" de se raconter tout au long du show, convoquant les Legrand, Trenet, Nougaro ou autre Mireille (roulez les "r") Mathieu dans un grand voyage dans le temps, vintage mais vibrant, au creux des standards parfois nés en France avant d’acquérir une aura internationale dans la langue de Fitzgerald ou de Sinatra. La belle vie, le Cinéma, les Feuilles mortes, Il est mort le soleil…
Pour ce répertoire, c’est en “franglais” que Liane Foly chante ce soir, mêlant les langues d’un bout à l’autre de l’Atlantique. Sa voix est classe, son coffre toujours aussi puissant. Parce que le jazz, de haut en bas, c’est une sacrée gymnastique. "L’écrivain Bernard Werber, dont la sœur est ORL, m’a un jour dit que la voix est le cri de nos ancêtres. C’est exactement ça. Plus on vieillit, plus la voix devient mature et offre une étendue supplémentaire. À force de pratiquer un instrument, un sport, on arrive à avoir du métier. " Celle qui avait repris La vie ne m’apprend rien en a pris le contre-pied et cueille toujours l’instant.
