Seule cette petite portion de la rue Reppe à Seilles a été enregistrée par Google Street View en 2020, le jour où Paulette Landrieux a disparu !
La disparition de Paulette Landrieux, le 2 novembre 2020, et la découverte de son corps le 14 octobre 2022 cumulent deux incroyables événements fortuits à propos de Google Street View. En fait, la caméra embarquée n’a enregistré cette portion de la rue Reppe qu’en 2020.
Publié le 18-10-2022 à 08h41 - Mis à jour le 18-10-2022 à 08h50
Toutes les autres images datent de 2009. Cette année-là, la route, qui monte d’un passage à niveau, était fermée, manifestement pour cause de travaux.
Comme le montrent d’autres captures d’écran en 2009, l’accès à la rue Reppe était barré. À croire qu’il était écrit que la Google car passe dans la rue le 2 novembre 2020, sur le coup de 13h.
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Un miracle
Comment les enquêteurs n’ont-ils pas pensé, le jour de la disparition, de consulter Google Street View ? Pour une raison simple: qu’elle disparaisse le jour même du passage de la Google car relève d’une invraisemblable et inimaginable coïncidence.
"Un vrai miracle", selon un confrère du journal flamand Het Nieuwsblad. "Il y avait une chance sur dix mille que ça se passe ainsi", confie un commissaire impliqué sous couvert d’anonymat.
Et de confier un sentiment de frustration: "Nous sommes satisfaits que Google Street View nous ait permis de retrouver la disparue. Mais, il faut être honnête, nous aurions dû retrouver Paulette beaucoup plus tôt."
Molécules olfactives

Marcel, le mari de Paulette Landrieux, irradiait autant de dignité que d’abattement. Comment est-on passé si près de son épouse ? Comment un chien, par exemple, dont la truffe est un détecteur d’odeurs extrêmement puissant, capable de tout renifler avec de l’entraînement et du dressage, n’a-t-il pas flairé ce parfum de cadavre et donné l’alerte ?
Mystère. En fait, les relents de la mort comprennent quelque 800 nuances, et autant susceptibles de brouiller leur truffe, ce qui complique leur travail.
Des experts spécialisés dans l’identification des victimes
Avec ce cliché enregistré par Google Street View, montrant Paulette Landrieux pousser la barrière de sa voisine d’en face, il ne faisait plus de doute quant au lieu où retrouver la malheureuse.

Une armada de policiers et d’experts s’est rapidement rendue rue Reppe, vendredi, pour explorer le jardin. Rapidement, le cadavre de l’octogénaire a été dégagé, et le mystère résolu.
A suivi un défilé d’hommes en combinaison blanche, membres de la cellule des personnes disparues de la police fédérale, la Protection civile, un renfort de la police locale des Arches et, surtout, opérant en première ligne, des experts du "Disaster Victim Identification (DVI)", un service dépendant de la police technique et scientifique.
Après un intense travail de tronçonnage et de défrichage, ce sont eux qui ont eu la tâche difficile, et impressionnante, de procéder à des prélèvements post-mortem.

Rapidement, ils ont identifié le cadavre en état de décomposition avancé comme étant celui de Paulette Landrieux. Ils ont retrouvé ses prothèses et ses bijoux, indique le parquet de Namur, et surtout écarté toute origine criminelle de la mort.
"Aucune trace d’intervention d’un tiers". L’origine de la mort ? Difficile à savoir, mais la victime avait 83 ans, un âge avancé donc, et souffrait d’une maladie dégénérative grave. A-t-elle perdu connaissance après sa chute ? Est-elle morte sur le coup ? A-t-elle crié ou souffert ? Personne ne le saura jamais.