Andenne: on vole leur voiture, ils s’en prennent aux policiers et se retrouvent au tribunal
Deux Andennais, un père et son fils, sont poursuivis pour coups et blessures volontaires sur un policier, qui a subi une incapacité de 8 mois.
Publié le 14-01-2022 à 19h56
:format(jpg):focal(544.5x368:554.5x358)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3WWHLIYWB5FMTLKRPQT4CEBYOU.jpg)
Les faits se déroulent à Andenne, le 23 avril 2018. C’est la fin de l’après-midi. Jérôme se gare pour se rendre à la pharmacie. C’est à ce moment, qu’un inconnu le frappe, le met à terre et prend ses clés. Le véhicule ne va pas loin. Quelque 300 mètres, plus loin, la voiture s’encastre dans 3 autres. La police intervient et le voleur est enfermé dans le combi. La police n’est pas seule. De nombreux badauds mais aussi le père de la victime arrivent sur place.
La suite est nettement moins claire. Selon Jérôme et son père, le voleur les aurait nargués. Le père s’emballe. Le policier aurait repoussé à deux reprises l’homme, lui signifiant que s’il continuait à énerver le voleur, il serait aussi embarqué. Le fils, voyant son papa pris à parti, a, dit-on, saisi le policier au cou et l’a projeté sur un véhicule en mouvement. Les collègues du policier sont intervenus pour les séparer.
Le policier, qui a subi 8 mois d'incapacité, ainsi que la zone de police des Arches se sont constitués parties civiles. Et pour eux, la version fournie, tant par le père que le fils, n'est pas tout à fait exacte. Selon leur conseil, c'est le père et le fils " très énervés" qui sont allés au contact du policier avec les conséquences que l'on connaît. Gravement blessé au genou, la victime a comptabilisé 246 jours d'arrêt de travail. "Il conserve 10% d'incapacité permanente et devra sans doute être réopéré." Il réclame 15 000€ à titre provisionnel et une expertise. La zone de police, également partie civile, estime son préjudice à quelque 60 000€ mais veut bien le réduire provisoirement à un euro provisionnel.
Pour le parquet représenté par la substitute Barbara Marganne, il n'y a aucune intention de faire amende honorable chez les deux prévenus. "Ils s'en prennent à un policier qui essaie de faire son travail et ont tendance à minimiser les faits." Elle requiert un an sans s'opposer à un sursis probatoire de type Praxis (formation de gestion à la violence) ou à une suspension probatoire.
" On ne minimise rien, souligne Me Gruslin, avocat des deux prévenus. "On a plus affaire à un malentendu", selon lui. Ses clients auraient " sur-réagi" dans des circonstances particulières: " de statut de victime, ils sont passés à celui de prévenu". Pour le conseil, il avait encore place pour la parole. D'ailleurs, à l'arrivée des collègues, la tension est retombée. Autre élément qui gène la défense: le fait que le policier blessé ait été entendu par ses collègues de la zone des Arches.
Le volet civil aura d’importantes conséquences. La défense sollicite donc la suspension simple du prononcé, tant pour le fils que pour le père. Et, à titre subsidiaire, une suspension probatoire. Il demande également à ce qu’on réduise à 1€ provisionnel le montant demandé par les parties civiles.
Jugement prévu le 11 février.