Andenne : Un projet de 140 appartements contesté sur la plaine d’Anton
Le projet d’immeubles, commerces et services à Anton suscite la crainte de certains riverains qui ont constitué un collectif pour protéger leur campagne.
- Publié le 29-08-2023 à 16h13
- Mis à jour le 31-08-2023 à 16h16
A l’étude depuis environ huit ans, un vaste projet urbanistique pourrait bientôt se concrétiser sur la plaine d’Anton, à l’ouest d’Andenne. Au programme: la construction d’immeubles à appartements qui proposeraient 140 logements, de petits commerces ou encore d’infrastructures dédiées aux services publics (école, parc, maison de repos…). Le tout implanté sur des terrains bâtissables de 48,87 hectares (dans une zone d’aménagement communal concerté au plan de secteur), actuellement occupés par des prairies, une zone boisée ainsi que quelques habitations.
Pour justifier ce projet de grande ampleur, la Ville d’Andenne met en avant les enjeux démographiques auxquels elle est actuellement confrontée. Entre 2010 et 2021, la population locale (NDLR: 28.000 individus) a connu en effet une augmentation de 2588 habitants et pourrait voir ce chiffre doubler dans les quinze prochaines années. Face à cette évolution, la Commune a donc étudié la possibilité d’agrandir son offre de logements, en concertation avec les départements de l’aménagement du territoire régional et provincial ainsi que le concours du BEP. En raison de sa superficie et sa proximité avec le centre-ville d’Andenne, la plaine d’Anton s’avérait le lieu propice pour accueillir ces futurs bâtiments. De quoi permettre également de limiter l’étalement urbain hors de la ville.
Un collectif contre le projet

Mais chez certains résidents de la localité, un tel chantier sur cette plaine verdoyante s’avère inacceptable au regard de sa faune et de sa flore. Sans oublier sa fréquentation quotidienne par des promeneurs, dont des scouts, joggeurs et parapentistes. "Il s’agit d’un endroit propice à la nature et au jeu. De plus, cette plaine constitue l’un des derniers poumons verts du centre-ville d’Andenne, estime Aurore Charlier, riveraine qui a intégré le collectif"Touche pas à ma campagne"pour s’opposer au projet: "Il est démesuré, car il y a déjà des constructions partout à Andenne et certaines ne sont pas encore habitées." Pour faire entendre leurs voix, les sympathisants de l’association ont alors tenté de se réunir mercredi dernier, à l’Hôtel de Ville, lors d’une réunion qui fut annulée à la suite d’un malentendu auprès de l’administration communale.
À travers ce collectif soutenu par l’ASBL RAMUR, plusieurs citoyens espèrent ainsi empêcher la destruction du site, menacé par ce projet immobilier, et y édifier une vaste zone à caractère agricole et naturel, profitable à toute la population. "Ici, il y a possibilité de créer des potagers partagés ou d’inciter des maraîchers à s’y installer", commente une adhérente de "Touche pas à ma campagne". Le groupe reste toutefois ouvert à des alternatives de logements respectueux de l’environnement, notamment par la rénovation de résidences inoccupées et la création de nouveaux bâtiments sur des friches industrielles.