Le club d’échecs de Namur fête ses cent ans avec un plateau international
Le Royal Namur Échecs est officiellement centenaire. Une soirée portes ouvertes est organisée ce vendredi 1er septembre 2023. Un meeting international suivra la semaine suivante.
- Publié le 28-08-2023 à 08h42
- Mis à jour le 28-08-2023 à 16h08
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En 2017, alors qu’ils procédaient à des fouilles archéologiques sur le chantier de l’Enjambée, les hommes du Service public de Wallonie avaient mis au jour une pièce d’échecs datée du Moyen Âge. Ce cavalier d’ivoire est la preuve que nos ancêtres étaient déjà férus de ce jeu de stratégie qui figure parmi les plus populaires au monde et où les clubs fleurissent un peu partout. Celui de Namur, le Royal Namur Échecs, fête son centenaire cette année. Une date approximative puisque ce dernier serait même plus âgé. "On ne sait pas exactement à quand remonte la création, mais un article publié dans le journal la Nation belge daté du 23 août 1923 atteste de son existence il y a cent ans . Il y est mentionné le déménagement des activités du cercle au Palace, sur la place de la Gare", évoque Damien André, l’actuel président.
Depuis lors, les choses ont évolué mais l’engouement des membres est plus vivace que jamais. Ils sont 150 aujourd’hui et nombre d’entre eux se réunissent tous les vendredis dans les locaux de l’IATA à Bouge, là où le club à ses quartiers. Si les échecs ont traversé les époques, ils brassent aussi toutes les générations. "Chaque année, on accueille quelques enfants dès 5 ans, dit Damien André. Notre membre le plus âgé est malheureusement décédé il y a quelques jours. Il avait 94 ans." Jean Grégoire avait rejoint le club sur le tard. Il n’y a donc pas d’âge pour être initié. "Les règles sont assez faciles à comprendre. Et hormis quelques subtilités, elles n’ont pas évolué depuis le XIXe siècle", dit le président. Les anciens apprennent toujours… même des plus jeunes. "Tout le monde peut jouer. Cela demande juste une capacité de concentration." Tout n’est finalement qu’une question de déclic. "Moi, j’ai commencé à 6 ans. Au début des années 80. j’avais été fasciné par la rivalité entre Karpov et Kasparov", se souvient Damien André.
Meetings et portes ouvertes
Pour être membre, il suffit de débourser 65 € par année. Une cotisation qui inclut la fourniture du matériel. "Et cela permet de participer aux compétitions", indique le président du Royal Namur Échecs. Le club a d’ailleurs brillé la saison de son centenaire. "Nous avons appris récemment que nous accédons à la division 1. Nous avons terminé deuxième du classement, mais le premier est dans l’impossibilité de monter", précise notre interlocuteur.
Tous les ans, Namur accueille également un meeting international. Rendez-vous est pris le 10 septembre prochain avec le Mémorial Ronald Decroop. Un plateau relevé durant lequel les joueurs s’affronteront lors de parties chronométrées. "Nous recevrons notamment Daniel Dardha qui est, à seulement 18 ans, le n° 1 belge, situe Damien André. L’an dernier, nous avons accueilli 156 joueurs venant de dix pays différents. Pour l’instant, nous sommes à environ 80 inscrits. On s’attend à faire encore mieux." Un prize money de 700 € est à pourvoir pour le vainqueur du tournoi.
Pour les curieux qui se laisseraient bien tenter par les échecs où pour les amateurs qui souhaiteraient hausser leur niveau, le Royal Namur Échecs organise une soirée portes ouvertes ce vendredi 1er septembre à partir de 19 h, en ses locaux de l’IATA. L’occasion de franchir le pas de manière un peu cavalière, de peut-être s’amuser comme un fou et de pourquoi pas devenir un roi des pions.
À six ans, Nils est déjà fou d’échecs
Concentration, partage, échange de valeurs, confrontation avec d’autres cultures et générations, etc. La liste des vertus conférées au jeu d’échecs est longue. Forcément, elle séduit les parents en recherche d’activités pour leur progéniture. Nils, 6 ans, pratique depuis un an au sein du Royal Namur Échecs. "J’aime jouer, j’aime les pièces", confie-t-il furtivement, plus à l’aise devant le plateau de jeu qu’à l’interview. Le petit garçon, originaire de Mettet, était presque prédisposé. "En maternelle, il faisait déjà des racines carrées", explique Anne-Cécile, sa maman. Durant le confinement, le bambin s’est initié électroniquement avant de rejoindre le club namurois, entraînant dans son sillage sa famille. "Moi, je suis nulle, plaisante Anne-Cécile. Mais ça m’amuse de me faire battre par un enfant. En plus, c’est très valorisant pour lui. Et puis, je sais que si un jour il est coincé dans un aéroport à cause d’une tempête, il y aura toujours quelqu’un avec qui il pourra jouer aux échecs. Ça traverse les âges."
À seulement 6 ans, Nils a également contaminé ses camarades de classe. La maman indique que l’école du rejeton, avec le soutien de la Fédération, s’est ainsi dotée de plusieurs jeux d’échecs. "Il y a également un grand échiquier dans la cour, ajoute-t-elle. C’est mieux que de s’ennuyer à la garderie."
Le tout jeune ambassadeur a toutes les pièces en main pour, qui sait, devenir un jour un grand joueur.
Infos: www.namurechecs.net