Dinant: l’athénée à la recherche de futurs électriciens, pour sauver la section en sursis
Pas facile d’attirer dans les métiers techniques. En tout cas dans certains. À Dinant, la section "électricité" à besoin d’élèves, pour survivre.
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- Publié le 26-08-2023 à 09h12
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À l’approche de la rentrée scolaire, on fait les comptes. À l’athénée de Dinant-Herbuchenne, implantation Sax (le long de la Meuse), on estime que les inscriptions sont "plutôt bonnes" par rapport aux années précédentes. Avec 430 élèves en secondaires, on serait même "en progrès". "Le problème, c’est de voir, le jour J, qui sera physiquement présent dans l’école. On doit tout vérifier en début d’année. Mais au niveau de ce que j’ai comme projection, c e n’est pas mauvais", explique Valery Wantiez, directeur adjoint des deux implantations.
Ces dernières années n’ont pas été simples en termes d’inscriptions. La fusion entre l’athénée Sax et l’institut technique d’Herbuchenne, entérinée en 2017, a permis d’amortir la chute, de mettre en place des partenariats, de proposer une offre complète au niveau de l’enseignement et de faire des économies d’échelle. "Mais c’est compliqué partout, ce n’est pas propre à l’athénée, insiste le directeur adjoint. Quand j’ai commencé à donner cours à Dinant en 2003, il y avait cinq écoles secondaires à Dinant. Aujourd’hui, avec les fusions, il n’y en a plus que deux."
Travaux qui font fuir ?
D’après lui, les difficultés sont probablement liées à plusieurs facteurs. Il cite entre autres un manque de communication par rapport auquel "on a certainement une part de responsabilité" et un problème d’image "car dans le réseau WBE (NDLR: Wallonie Bruxelles Enseignement), nous sommes tenus d’accueillir tout le monde, ce qui peut être mal perçu alors que cela amène une grande diversité, un enrichissement." Il pointe aussi de gros travaux réalisés voilà quelques années dans Dinant. "C’est une explication donnée sans preuve mais qui nous revient souvent: on raconte que pas mal de personnes, à ce moment-là, auraient inscrit leurs enfants dans une école proche de leur lieu de travail et non plus proche d’où ils habitaient. La population scolaire aurait migré." D’après Valéry Wantiez, en moins de dix ans, une centaine d’élèves auraient été perdus. Mais pour cette année, il est confiant.
Conséquences en cascade
Ce qui l’inquiète, par contre, c’est la section "électricité". Elle manque à ce point d’élèves qu’elle est en sursis. "C’est compliqué. C’est un métier qui n’attire plus. Malheureusement, si on n’atteint pas un nombre minimum dans les trois ans, on devra fermer." Pour l’instant, certaines classes sont à l’arrêt, temporairement. L’an passé, la section comptait, toutes années confondues, 18 élèves. "Pour la rentrée, on compte trois inscrits en troisième. Cela n’alimentera pas une quatrième. On est en dérogation. Mais si dans deux ans nous n’avons pas d’élèves en quatrième, on devra arrêter."
L’équation n’est pas simple. Donner cours à trois élèves, est-ce raisonnable ? En même temps, condamner la section dès maintenant signifierait la fin de l’apprentissage. "Si on ferme, ce sera très compliqué de relancer par la suite. Car il y a une série de règles à respecter et, de ce fait, un arbitrage à opérer. Il faut bien réfléchir. D’autant que nous sommes en milieu rural. C’est important de maintenir un maximum d’offres." Il insiste: "C’est dommage parce que c’est une belle formation, qui offre des débouchés derrière vu que l’électricité fait partie des métiers en pénurie. Mais ça n’attire pas." Pourquoi ? "C’est un mystère", dit-il. Ce dernier insiste par ailleurs: "La question de l’emploi des professeurs se pose aussi. Car tout est lié. C’est embêtant et triste à tout niveau."
D’après lui, les différentes campagnes lancées pour revaloriser les métiers techniques sont intéressantes. "Mais l’image reste difficile à changer." Il évoque aussi les phénomènes de mode, comme la cuisine qui a le vent en poupe et qui attire des élèves, grâce notamment aux émissions de télévision. "De ce fait, les autres filières passent au second plan."
Et si on donnait une chance à l’électricité ?
Plus d’infos sur la section : www.ardh.be/