Namur: la 9e édition des Solidarités réinventée dans un centre d’affaires (photos)
Suivons le guide. Visite, jeudi après-midi, du nouveau site du festival des Solidarités. Ancré à l’origine à la citadelle de Namur, podiums et espaces de débats se sont envolés pour se poser aux abords de la figure de proue du parc Écolys: le business village. Une rencontre fusionnelle à première vue, et un niveau de confort optimal pour les équipes. Reste à savoir ce qu’en penseront les milliers de festivaliers attendus sur le site dès ce vendredi.
- Publié le 25-08-2023 à 10h43
- Mis à jour le 25-08-2023 à 17h38
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QFNFFVC6XBEZVD3G4KJ3NHVKVQ.jpg)

La musique, éclatée sur quatre scènes, sera-t-elle bonne aux oreilles du business village ? À partir de ce vendredi midi, et jusqu’à dimanche soir, deux mondes vont se fondre l’un dans l’autre: celui, léger, de la culture et de l’événementiel, qui draine des foules jeunes, et l’univers, a priori plus grave, des affaires et des meetings reboosteurs de motivation, traversé de quelque 40 000 personnes par année à belle mise. Une rencontre originale qui n’aurait jamais eu lieu si la citadelle de Namur, berceau historique de la Fête des Solidarités depuis huit années, n’était pas entrée dans une ère de travaux majeurs, avec la restauration de son stade des jeux et de son théâtre de verdure.
Voilà la 9e édition des Solidarités, lancées à l’époque dans un havre verdoyant de villégiature, sorte d’oasis haut perchée en surplomb de la ville, mise au défi de se réinventer ailleurs. Et le choix de la direction du festival, qui voulait absolument rester à Namur, a parié sur un décor diamétralement différent: au business village center, un espace résolument plus lisse et plus contemporain, et aux proportions telles que les Solidarités y ont vu un lieu idéal quoique moins vert. Le festival se déploie en effet sur les aires de parking pavées et bitumées encerclant le "village", un vaisseau de béton doté de la crème des technologies aux allures de figure de proue. En outre, le site répond parfaitement à l’une des exigences du festival: là, sur le parc Écolys, isolé à flanc d’autoroute, il ne cassera les oreilles de personne.
"Nous avons dû repartir d’une page blanche, explique Denis Gerardy, le directeur de la programmation du festival, qui a installé ses bureaux permanents chez Écolys. Nous avons travaillé pour que les festivaliers, dès leur entrée sur le site, se sentent bien, dans un village où il y a plein de choses à faire et à entendre. Ils vont trouver ici un terrain plat, plus accessible à tous points de vue."


L’agora devient une casa
Ce jeudi après-midi, nous foulons un village d’affaires qui a revêtu un costume d’artiste lui allant comme un gant. Les deux grandes scènes déroulent une horde de tonnelles blanches à toit pointu, ainsi qu’une diversité de food trucks et d’espaces garnis de mobilier en bois pour se poser. "Il y a vraiment de gros changements en termes de décoration. En l’absence d’un décor naturel, on a dû en recréer un", expose encore le directeur de la programmation tandis qu’une grosse pluie d’orage crépite sur les toiles. La météo ? L’optimisme prévaut. Elle devrait s’améliorer. De toute façon, qu’il pleuve des rayons de soleil ou des cordes d’eau, le "village" assurera, la majorité de l’espace étant minéralisé.
Denis Gerardy énumère les nouveautés: à la citadelle, il y avait une grande tente centrale, l’Agora, lieu de débats et de combats en chambre. "C’est désormais la Casa, un espace plus festif, plus convivial, et moins institutionnel."
Dans sa nouvelle configuration, le nouveau "village" des Solidarité a baptisé un espace Grande Prairie où se dressent une petite scène sous chapiteau ainsi que des tentes façon Tipi appelant une convivialité assise. Il y a aussi une place des Arts et un espace "plage" (sans sable), où la seconde grande scène fera retentir une autre salve d’artistes. "Le grand podium, à l’arrière du village, c’est une capacité d’accueil de 17-18 000 festivaliers. Le plus petit, devant le village, c’est 5000". Des capacités revues à la hausse par rapport à la citadelle.
Ce jeudi, le festival, selon l’accord signé avec la société Actibel, gestionnaire du village d’affaire, a privatisé l’hôtel Ibis Styles, le restaurant Le Félicien ainsi que, à l’étage, tous les espaces de réunions, reconvertis pour l’occasion en loges XXL pour les artistes et les musiciens. Au centre de chaque table, une touche de déco raccord: un disque vinyle.
Signé pour quatre années
Le "village", en blanc et noir, aux structures légères, est passé des dessins sur papier à la réalité. "On a beau avoir trituré les plans, on ne sait jamais vraiment ce que ça va donner quand c’est construit, mais là, on est heureux." Une question a taraudé l’organisation: les festivaliers allaient-ils suivre les aventures des Solidarités à Suarlée ? "On a rapidement été rassurés. Il reste des places mais on approche des 60 000 visiteurs attendus. Et c’est sold out pour samedi. On saura dimanche soir ce qu’ils en auront pensé."
Car le festival va s’enraciner pour un moment dans ce décor plus industriel. Il a signé pour quatre années, le temps des travaux, avec Actibel et le Bureau économique de la Province de Namur (BEP), qui gère le parc Écolys. "Nous nous sommes engagés à retourner ensuite à la citadelle de Namur, même si le confort de travail est ici optimal", ajoute le directeur.
Jeudi soir, il n’était plus possible de croiser des cols blancs dans le grand village de béton. Place à la jeunesse colorée, aux régisseurs en courte culotte, aux producteurs, aux bénévoles enjoués par l’événement, et prenant possession de ces lieux luxueux sur un mode papillonnant. Paul de Sauvage, patron du groupe Actibel, salue le professionnalisme du festival, qui gère l’organisation de main de maître. "On ne se serait pas engagé avec n’importe quel festival." La musique devrait être très bonne.
Plus d’infos: www.lessolidarites.be