Namur : cinquante ans de savoir-faire audiovisuel à RTA
Depuis 1973, l’ASBL Réalisation, téléformation et animation déploie ses activités dans les secteurs de l’insertion socioprofessionnelle et l’éducation permanente par l’art du cadrage.
- Publié le 23-08-2023 à 14h27
- Mis à jour le 23-08-2023 à 20h30
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Il y a cinquante ans, l’ASBL RTA (Réalisation téléformation et animation) voyait le jour à l’initiative des mouvements ouvriers namurois. Fondée dans l’optique de rendre le monde meilleur pour les publics culturellement défavorisés, l’association s’est caractérisée, à ses débuts, par des actions d’animation de quartier via divers médias tels que la radio ou la télévision. Une transversalité qui incitera à la création de Canal C (voir ci-contre), la télévision communautaire de Namur aujourd’hui appelée Boukè.
Depuis lors, RTA continue d’œuvrer autour de trois axes: l’éducation permanente, l’insertion sociale ainsi que la formation de professionnels dans le secteur de l’aide à la jeunesse. Des actions qui ont permis à d’innombrables demandeurs d’emploi de se perfectionner aux techniques de l’audiovisuel avant de se mettre au service des télévisions locales.
Démocratie culturelle
En 1973, cinq ans se sont écoulés depuis les manifestations de Mai 68, en France, qui opposèrent les étudiants et ouvriers aux institutions traditionnelles. Dans une société jugée alors rigide voire autoritaire, il y a un réel besoin de liberté et d’égalité qui incite des militants à créer des projets associatifs pour inverser la tendance. Chez nous, en Fédération Wallonie-Bruxelles, le militant socialiste Marcel Hicter (1918-1979) s’inscrit dans cette mouvance en prônant la démocratie culturelle, notamment à l’égard de la classe ouvrière. De quoi permettre à cette dernière de comprendre l’oppression dont elle fait l’objet et la doter des outils nécessaires pour s’en affranchir.
C’est à partir de cette philosophie de gauche progressiste qu’a émergé RTA, alchimie entre les idées du MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et de la démocratie chrétienne (NDLR: un des deux partis de gauche). Reconnue par la Communauté française, l’ASBL s’est caractérisée, dès le départ, par une ambition d’éducation permanente à travers diverses structures. À savoir l’organisme d’alphabétisation Lire et Écrire ainsi que la radio et la télévision comme moyen de communication. "La télévision s’est ensuite développée en étendant sa zone de diffusion, en se perfectionnant d’un point de vue technique et en se professionnalisant", raconte Philippe Mahoux, président de l’ASBL, dès 1984, en symbiose avec André Boulvin, ancien secrétaire provincial du MOC.
Insertion socioprofessionnelle
En un demi-siècle, RTA s’avère être un véritable tremplin à l’égard de stagiaires souhaitant se perfectionner à l’audiovisuel dans leur quête d’emploi. Le tout en faisant écho aux idées militantes de ses membres fondateurs. "Au fil du temps, l’ASBL a obtenu sa reconnaissance institutionnelle, en termes de financement. Il y a eu également un nombre important d’emplois créés", souligne Philippe Mahoux.
Devenu caméraman-monteur à la suite de sa formation chez RTA, en 2013, Tom Sohet retient de cette expérience sa courte durée d’un an, mais toutefois riche d’apprentissage: "Nous avions des cours théoriques d’abord le matin puis pratiques l’après-midi. Ce qui aide à mettre tout de suite en œuvre ce que l’on a appris plus tôt dans la journée." Une philosophie d’enseignement qui devrait encore favoriser l’émergence de nouveaux talents dans un secteur en constante mutation.