Agression d’Ethan, 15 ans, à Namur: le pourvoi en cassation d'un des agresseurs rejeté. Les peines sont définitives
Plusieurs Namurois d’origine tchétchène avaient laissé pour mort un adolescent de 15 ans, en octobre 2021, au pied de la citadelle.
- Publié le 10-06-2023 à 06h00
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Le 14 février 2023, la cour d’appel de Liège a condamné trois Namurois, d’origine tchétchène, à des peines de 6 à 8 ans de détention ferme. Ils ont été reconnus coupables du lynchage, commis avec deux autres mineurs – qui ont été traduits devant le tribunal de la Jeunesse – d’Ethan, un adolescent de 15 ans, de nationalité belge. Ils l’avaient laissé pour mort au pied de la citadelle de Namur.
Les peines sont désormais définitives puisque deux des condamnés ne se sont pas pourvus en cassation, tandis que le troisième, condamné à 7 ans ferme, avait saisi la haute Cour en vue d’être rejugé. Cependant, aucun argument juridique, déployé par Me Sébastien Delhez, n’a fait mouche. Le pourvoi a donc été rejeté.
En fait, le 11 octobre 2021, les agresseurs ont tendu un guet-apens à la victime, lui reprochant d’entretenir une liaison avec une adolescente de leur clan. Ils l’ont traîné jusqu’au pied de la citadelle et lui ont porté au moins 50 coups, selon les experts. Des coups de pied, de poing, de genou et de coude sur tout le corps et surtout au visage. La violence de cette agression fut d’une rare barbarie. Le jeune homme avait été retrouvé avec le visage déformé, atteint de plusieurs fractures. Il ne pouvait plus ouvrir ni la bouche ni les yeux. Les voyous pratiquaient des sports de combat. La scène a été filmée par les auteurs et diffusée sur les réseaux sociaux car, à leurs yeux, ce "haut fait d’armes" devait servir d’exemple pour tous les individus de sexe mâle qui seraient tentés de séduire une fille de leur communauté.
Devant le tribunal correctionnel de Namur, le trio infernal avait été condamné plus sévèrement, à des peines de 7 à 10 ans. Comme déjà dit, les juges liégeois ont sensiblement diminué les sanctions, malgré des attendus cinglants.
En effet, ils n’ont pas manqué de relever le fait que les prévenus se livrent à une double discrimination, envers la victime d’abord mais aussi envers toutes les Tchétchènes ou d’origine tchétchène puisqu’ils interdisent aux filles de fréquenter des jeunes hommes étrangers à leur communauté, alors que l’un des agresseurs entretient lui-même une relation avec une jeune femme belge.
L’adolescent, âgé aujourd’hui de 17 ans, gardera des séquelles toute son existence.