Salzinnes: un projet de champ photovoltaïque rue Henri Blès, pour approvisionner 700 ménages
La Ville de Namur affûte ses armes pour limiter et s’adapter aux effets des changements climatiques. Plusieurs projets sont étudiés parmi lesquels un champ photovoltaïque et des haies destinées à produire de la biomasse.
- Publié le 08-06-2023 à 19h00
- Mis à jour le 08-06-2023 à 19h14
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Vu les défis climatiques qui s’imposent, la Ville de Namur souhaite s’engager concrètement dans la transition énergétique. C’est ainsi qu‘elle a identifié un terrain communal, non-agricole, qui semble rencontrer toutes les conditions pour accueillir un site de production d’énergie renouvelable.
D’une superficie de 3,3 ha, ce terrain pourrait (sous réserve de toutes les études ad hoc) accueillir un champ photovoltaïque qui produirait l’énergie suffisante à la consommation d’environ 700 ménages (2,5 GWhs). Il se situe au bout de la rue Henri Blès à Salzinnes (entre la Sambre et le chemin de fer) à l’arrière du Computer museum et de la Haute école de la Province de Namur.
Produire et partager localement
"C’est un terrain dont la Ville est propriétaire. Au plan de secteur, il s’agit d’une zone d’activité économique industrielle, explique Charlotte Mouget, échevine de la Transition écologique. Deux études ont été lancées: l’une, qui porte sur la qualité biologique de la friche industrielle, évaluera les impacts de l’installation des panneaux solaires sur les éléments naturels du site ; l’autre est quant à elle plus technique."
La première étude évaluera également la possibilité de valoriser une partie du terrain pour la biodiversité afin d’y réaliser un projet intégré en termes de développement durable. Les résultats de ces deux études sont attendus cet été. Ce qui permettra de lancer les procédures de concession dès cet automne.
Avec ce projet inédit, la Ville entrevoit la perspective de créer la première Communauté d’énergie renouvelable (CER) de Namur, qui met en commun la production des pouvoirs publics et celle des particuliers ou entreprises d’une zone à définir.
Une CER fonctionne sur le principe de l’énergie en circuit-court: produire soi-même une énergie garantie et se la partager localement.
Cette pratique permet de produire une énergie locale, renouvelable et à bas coût, de façon à faire baisser les factures énergétiques de celles et ceux qui en bénéficient. "Outre ses aspects écologiques et climatiques, ce projet offre aussi des avantages d’ordre économique et social en luttant contre la précarité énergétique, relève Charlotte Mouget. On a déjà rencontré des membres du collectif Salzinnes Demain ainsi que des Salzinnois et des Salzinnoises et le projet a été hyper bien accueilli !"
Haies sur au moins 7 km
En parallèle, la Ville envisage aussi la plantation de haies destinées à produire de la biomasse qui alimentera de futures chaudières à plaquettes. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet Pollec 2021 de la Wallonie. Concrètement, après un travail exploratoire mené par le service Air Climat Énergie, un bureau d’étude a été chargé d’accompagner la mise en œuvre du projet. Les zones les plus favorables ont été cartographiées.
Dès cet hiver, la Ville procédera à la plantation des premiers kilomètres de haies et d’alignements de saules têtards en bord de routes, en zone rurale et agricole. "Des zones de plantation ont été identifiées, notamment à Vedrin et à Saint-Marc, indique Charlotte Mouget. D’autres tronçons ont été identifiés. Sept kilomètres seront plantés à court et à moyen termes. On planche évidemment sur l’identification d’autres endroits."
L’ambition est de planter plusieurs kilomètres de haies chaque année, là où les terres agricoles sont exposées aux vents, à l’érosion des sols et au phénomène de ruissellement.
L’objectif est double: d’une part, renforcer la biodiversité en milieu agricole et offrir un abri à la faune et d’autre part, créer de l’énergie renouvelable.
Ces actions préfigurent le Plan Air Climat Énergie 2030, auquel le collège vient de donner le top départ.
D’autres actions pour accélérer la transition écologique
De panneaux photovoltaïques, il en est aussi question sur les toits de la future halle maraîchère (au quartier des Casernes) grâce au subside accordé par la Wallonie dans le cadre de l’appel à projets baptisé Relocaliser l’alimentation.
Ceux-ci serviront à alimenter les consommations électriques de la halle, annoncée par la Ville comme «un véritable levier à la transition alimentaire sur le territoire namurois», pour la rendre autonome dans sa consommation d’énergie.
La Commune soutient également les initiatives citoyennes qui émergent comme l’implantation de la première éolienne par la coopérative Eole-Lien à Temploux, dans laquelle la Ville a pris une participation symbolique dans le capital et apporté une garantie d’emprunt. Le projet d’une deuxième éolienne vient d’ailleurs d’être initié par cette même coopérative. «Tant de projets qui participent activement à la résilience énergétique du territoire !», se réjouit l’échevine Charlotte Mouget.

Plan Air Climat Énergie en cours d’élaboration
Le 30 mai dernier, le collège communal adoptait un dossier crucial sur le plan de l’enjeu climatique. Le point portait à la fois sur : l’évaluation du Plan Climat Énergie 2014-2020, qui comprenait 25 mesures pour réduire les émissions sur le territoire de 20 % en 2030 et celles de l’autorité communale de 30 %; la prise d’acte d’un Plan d’action qui identifiait les «vulnérabilités» du territoire namurois aux changements climatiques et déclinait des mesures d’adaptation en 52 actions; et les recommandations du Panel citoyen pour le climat, dans le cadre duquel 30 Namurois·es ont formulé 114 recommandations destinées aux autorités communales à l’issue de neuf ateliers collaboratifs.
Ces trois documents constituent l’ossature sur laquelle le Service Air Climat Énergie (créé en 2021 au sein de l’administration communale) va élaborer le Plan Air Climat Énergie 2030 de la Ville. Il devrait aboutir d’ici la fin de l’année.