Foi d’Alsacien, Namur fait aussi bonne impression (Vidéo)
Si une délégation namuroise a passé au crible le piétonnier de Mulhouse, un Alsacien a fait l’exercice inverse. Il est reparti conquis par sa visite dans la capitale wallonne.
- Publié le 08-06-2023 à 06h03
- Mis à jour le 08-06-2023 à 11h38
L’image que véhicule une ville comporte une série de stéréotypes qui colle autant qu’un sparadrap récalcitrant. Namur, perçue parfois comme une belle endormie, en a souvent fait les frais. Mulhouse n’est pas en reste. "J’avais l’image d’une ville où je venais en excursion avec l’école pour voir le musée du train. C’était l’hiver et on se gelait les miches", se remémore Sam Ignat More. Un premier contact fort peu engageant. Pourtant, l’homme a fini par être séduit. À tel point qu’il y a neuf ans, il a fini par s’installer au cœur de la métropole. "Un soir, un copain m’a invité à venir y boire une bière. J’y suis allé à reculons. J’avais dit juste une bière et comme souvent, dans ces cas-là, c’est l’inverse qui se produit." En ribote, Sam a rencontré celle qui allait devenir sa femme. De quoi multiplier les allers-retours entre l’Alsace et Besançon, son patelin d’origine.
Aujourd’hui bien installé dans le centre de Mulhouse, l’ancien gendarme s’est reconverti en agent immobilier et propose des logements de court séjour aux touristes. Une affaire rentable. "Ça l’est de moins en mois vu le succès croissant de la ville", plaisante-t-il.
La place des voitures ? "Pas en voiries"
Lorsqu’il voyage, Sam n’a pas l’œil du touriste lambda. Il jauge, analyse et évalue les endroits qu’il visite. Son épouse ayant des amis dans le Namurois, il connaît bien Loyers. Mais il n’avait jamais poussé une pointe dans le centre-ville. Jusqu’à très récemment. "Je savais qu’il y avait une délégation namuroise qui allait venir à Mulhouse, j’ai donc voulu voir par moi-même comment ça se passait là-bas. J’ai joué le jeu du touriste. J’ai pris la voiture, même si je suis un féru de vélo, et j’y suis allé. Je me suis garé dans le parking de la mairie (NDLR celui de l’Hôtel de Ville)." Première impression: "Le parking était un peu vieillot mais il était rempli à 90%. C’est toujours bon signe."
Pour lui, la place des voitures est dans des espaces dédiés, pas en surface. Une vision qui tranche avec l’opinion de certains locaux qui nourrissent de nombreuses inquiétudes à l’idée de voir disparaître une partie des espaces de stationnement en voiries au profit du piétonnier. "Avec des places en voiries, vous devez toujours faire avec les voitures qui tournent pour trouver une place", soutient pourtant Sam.
Durant son city trip, ce dernier également a été marqué par le nombre élevé de poubelles dans l’espace public.
"Je reviendrai"
Posté à la terrasse du café des Arts, il a compté les bus qui empruntaient la rue Borgnet. "Peut mieux faire", selon lui. Et de pointer, parmi les autres points négatifs, "un cendrier qui dégueule" à la vue de tous et des tags qui défigurent une façade de caractère. Il appuie son propos de clichés immortalisés avec son smartphone. "Ça, à Mulhouse, ça ne reste pas longtemps", assure-t-il.
Flânant dans la rue de Fer, il a été interloqué par les affichettes placardées aux vitrines et qui cristallisent les réticences de certains commerçants face à l’agrandissement du piétonnier. "“Non au piétonnier” ? Ça fait un peu râleur", commente Sam.
Ces petits détails n’ont en rien altéré l’a priori positif que l’Alsacien d’adoption a ressenti en sillonnant le centre namurois, en observant (de loin) sa citadelle et en jouissant d’une ville à taille humaine rivalisant, d’un point de vue touristique, avec les plus grandes métropoles. Une balade de 6h qui aura suffi à briser les stéréotypes, comme ce fut déjà le cas pour Sam, il y a environ 10 ans, vis-à-vis de Mulhouse. "Et je reviendrai", assure-t-il avec aplomb.