Premier Festi’vrac à Namur: le vrac, un jeu d’enfant
Le Festi’vrac, qui comme son nom l’indique, promeut le vrac, le réemploi, le local et le bio a séduit des néophytes et a conforté dans leur choix les déjà convaincus samedi sur la place d’Armes.
- Publié le 29-05-2023 à 16h56
- Mis à jour le 29-05-2023 à 16h58
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"Avez-vous déjà expérimenté le vrac ?" demande à des passantes Sylvie Droulans, directrice de ConsomAction, qui organise cette première édition à Namur. "Non, à part pour des épices", répondent les intéressées qui sont alors invitées à participer à un jeu dont le but est de montrer que consommer en vrac, c’est un jeu d’enfant et accessible à tous.
Croire que c’est compliqué ou plus cher, ce sont des préjugés, selon Sylvie. "La première chose à faire est d’expérimenter avec un esprit d’ouverture. Il faut tester de manière ludique, dit-elle. Ensuite, on réfléchit à ce qu’il nous faut pour commencer: un sac réutilisable en tissu, des bocaux et/ou des bouteilles consignées. Normalement, tout le monde en a chez soi ! On peut débuter facilement en commençant par les produits secs (pâtes, riz, farine, sucre, épices, etc.) ou les fruits et légumes qu’on retrouve facilement en vrac. Et enfin, on profite des saveurs des produits en vrac." Stands, ateliers et animations étaient proposés tout ce samedi pour bousculer ses habitudes.
En quantité désirée
Outre la réduction des emballages, consommer en vrac a des bienfaits. "Par exemple, contrairement aux pâtes traditionnelles que l’on trouve en grandes surfaces, les pâtes en vrac sont bien souvent élaborées à base de farine moins transformée et elles ont des qualités nutritionnelles plus nourrissantes, explique Sylvie Droulans. On peut en acheter moins et c’est donc plus avantageux. Le vrac permet aussi d’acheter uniquement ce dont on a besoin, sans devoir prendre un paquet de 500 grammes tel qu’on nous le propose en supermarché, et d’éviter ainsi le gaspillage."
Intéressant quand on sait que le Belge jette 345 kg de nourriture par an. À produits équivalents, ça ne coûte pas plus cher d’acheter dans un magasin axé sur le vrac, le local et de saison plutôt qu’en grande surface, selon ConsomAction, qui dit avoir fait le test avec un caddie d’articles du quotidien.
D’après Sylvie Droulans, il y a encore du travail à faire pour donner la possibilité aux clients d’acheter en vrac. Il faudrait davantage de magasins dans le Namurois. "Quitte à prendre sa voiture pour aller faire ses courses, autant que ça soit pour soutenir l’agriculture biologique car dans 80% du vrac, c’est bio et local, épingle Sylvie Droulans. De plus, le vrac est un peu partout. On peut choisir de prendre ses propres contenants quand on va chez le boucher par exemple. Nous sommes acteurs de ce changement."
Le non-alimentaire aussi
Proposer des alternatives aux emballages à usage unique, Muriel Vandersmissen en a fait son métier en créant sa marque Flax & Stitch. Basée à Jemeppe-sur-Sambre, elle conçoit des pochettes pour lunchs ou collations, des sacs à pain et de congélation, des couvre-plats… totalement réutilisables. "Tout est certifié pour le contact alimentaire, lavable en machine ou au lave-vaisselle", indique-t-elle.

Nicole, 75 ans, et son mari Gérard ne sont plus à convaincre. Ils ont adopté le vrac et le zéro déchet depuis belle lurette. "On n’est plus que nous deux alors on achète selon la quantité dont on a besoin. J’ai toujours des sacs réutilisables et des bocaux avec moi, confie Nicole. C’est bien de recycler les déchets mais c’est encore mieux de ne pas générer d’emballage !" Le couple en vient à regretter le temps où on pouvait acheter à la pièce. "Dans les années 70, si on avait besoin d’un bouton ou d’un clou par exemple, il n’y avait pas besoin d’en acheter dix ou vingt !", relate Nicole. "Quand on voit la pollution due à la surproduction, c’est révoltant", estime Gérard. Le couple encourage un retour à plus de simplicité. "Mes produits de nettoyage, je les prends aussi en vrac. C’est efficace, ça dure longtemps et ça sent juste le citron, souligne Nicole. Je préfère ça plutôt qu’un produit de grande surface avec plein de composants méconnus."
Samedi, le Lavo’vrac a mis l’accent sur les produits d’entretien à fabriquer soi-même et le Vrac’Wash a proposé des cosmétiques zéro déchet et des solutions pour se débarrasser du plastique à la salle de bain. En effet, le vrac fonctionne tant pour l’alimentaire que le non-alimentaire. "Le vrac demande un peu d’adaptation mais il n’y a pas une façon de faire meilleure qu’une autre. Chacun le fait à sa façon et à son rythme. Il suffit de repenser ses habitudes !" conclut Sylvie Droulans, qui entend réitérer l’événement l’an prochain.