Namur: Fresheo les yeux tournés vers la Californie
Ses nouveaux ateliers de 1000 m2 à peine inaugurés, la jeune entreprise active dans la préparation et la livraison de repas à domicile voit déjà plus grand. Elle commencera son aventure américaine en septembre.
Publié le 27-05-2023 à 06h00
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Depuis sa création en 2018, la start-up namuroise Fresheo, active dans la livraison de plats préparés à domicile, a connu une croissance double chaque année. Pour soutenir un tel développement, la jeune pousse, qui compte une centaine de collaborateurs, a déboursé près de 2 millions d’euros afin de se doter d’une cuisine de 1000 m2 située dans le zoning de Floreffe. Stockage, préparation, emballage, cette cuisine inaugurée en mai est le centre névralgique de cette entreprise qui nourrit quotidiennement 2 000 Belges avec ses plats à base de 80% de produits locaux. Après avoir enregistré un chiffre d’affaires d’un peu moins de 3 millions d’euros en 2022, Fresheo n’entend pas s’arrêter là. La marge de progression sur le seul marché belge reste colossale. Mais Marvin Ndiaye, son jeune fondateur de 26 ans, souhaite désormais s’installer aux États-Unis et ainsi réaliser un rêve d’enfant. Première étape: Los Angeles.
Pourquoi faire le choix des États-Unis plutôt que d’un pays du vieux continent ?
Globalement, s’installer dans un autre pays demande le même temps, les mêmes ressources et la même énergie. Alors autant faire le choix le plus efficace. Les USA sont un marché avec un nombre de consommateurs élevé, qui parlent la même langue. C’est de nature à faciliter les choses.
Comment comptez-vous pénétrer ce marché ?
L’idée est de le faire en un minimum de temps et de budget, c’est-à-dire quelques centaines de milliers d’euros. Nous allons nous appuyer sur des partenaires locaux, pour tout ce qui concerne la partie production et livraison. Nous, nous amenons la plateforme digitale, une manière de faire en interne et notre business model. Ces partenaires sont déjà actifs dans la vente auprès de magasins. Nous allons leur permettre d’augmenter le volume d’affaire dans la vente auprès des particuliers.
Quand comptez-vous commencer cette aventure ?
Logiquement, le lancement devrait se faire mi-septembre. Dans un premier temps, nous allons cibler le nord de Los Angeles et le centre-ville. Par la suite, nous aimerions nous étendre sur San Diego, San Francisco, Las Vegas… C’est un projet de longue haleine, d’autant que je suis conscient que je ne vais pas être 100% opérationnel dès mon arrivée. Nous projetons d’être partout en Californie d’ici 3 à 5 ans. Évidemment, nous verrons comment le produit sera reçu.
Fresheo défend depuis ses débuts une alimentation saine qui ne colle pas forcément à l’image que l’on se fait des États-Unis…
Notre regard d’Européens est biaisé. En Californie, j’ai aussi vu des gens bien plus en forme qu’ici. Alors oui, il y a énormément de fast-food, mais il y a aussi énormément de gens qui font attention à leur santé. L’offre est peut-être même encore plus importante là-bas… Les États-Unis sont simplement le pays de tous les extrêmes.
Les recettes proposées ici vont-elles être adaptées là-bas ?
En fait, ce ne seront quasiment que des recettes de là-bas, parce que je pense que les gens ont des habitudes alimentaires qu’il faut respecter. Plus précisément, si l’on prend le cas de la Californie, on va même être sur des recettes de cuisine sud-américaine, latino. Mais, nous allons garder notre, philosophie avec des plats à base de produits frais et apporter quelques touches de cuisine française.
Le focus mis sur les États-Unis veut-il dire que vous renoncez à vous étendre à d’autres pays à court terme, comme la France ?
Non, pourquoi pas ? Mais aujourd’hui, économiquement ce n’est pas intéressant, car nous n’avons pas les équipes pour livrer sur place. Mais surtout, car il y a des acteurs sur places qui n’hésitent pas à perdre des centaines des millions d’euros par an simplement pour être présents sur le marché et avoir un monopole. Si nous devions rentrer sur le marché européen, je pense plutôt que ça se ferait par des acquisitions de structures qui font le même métier, mais que l’on viendrait améliorer sur base de notre expérience.