Notre série "Témoins de Mariages" : 70 ans d’union et un amour toujours spitant entre Suzanne et Jean
Un inoxydable lien unit ce couple de la Basse-Sambre. Des amoureux éternels qui se sont rencontrés au tout début des années 50.
Publié le 26-05-2023 à 17h03 - Mis à jour le 26-05-2023 à 17h05
Chez Jean Bley et Suzanne Coppieters, la décoration qui habille les murs est en partie dédiée à la longévité de leur amour. Une plaque commémorant les 60 ans de mariages du couple, une photo souvenir de la cérémonie des noces d’or… Très bientôt, une nouvelle pièce viendra enrichir la collection. Le 11 juin, la Commune de Jemeppe-sur-Sambre mettra à l’honneur les époux pour 70 années d’une indéfectible union. Soit les noces de platines. "Nous nous sommes mariés le 5 septembre 1953. Il a attendu d’avoir 21 ans pour faire sa demande", se remémore Suzanne tout en exhibant fièrement une photographie qui date du grand jour. "Qué bia gamin", renchérit Jean, à la vue du cliché.
Lorsque le couple a été immortalisé, il y avait en effet deux bonnes années que ce dernier courtisait Suzanne, rencontrée alors qu’il était à l’armée. "Il était à la base de Florennes avec mon frère, précise la Jemeppoise. C’est lui qui nous a présentés." L’entremetteur a eu le nez fin puisque le coup de foudre a été immédiat.
Âgée de seulement 15 ans, Suzanne était encore jeune pour sortir. Mais ses parents l’autorisaient à voir son prétendant, ponctuellement, au cinéma. Un prétexte pour se rapprocher. "On se mettait dans le fond et on n’allait pas vraiment là pour les films", confie malicieusement Suzanne. La mémoire du couple a d’ailleurs occulté les chefs-d’œuvre qu’ils ont vus en ce temps-là. Pas les baisers et les effleurements de peau… comme dans toute comédie romantique qui se respecte.
Mais la vie n’est pas un film. "Il y a eu des hauts des bas", disent de concert les éternels amoureux. Et Suzanne de préciser: "Mais je ne changerais rien. On n’a aucun regret."
"Il veut toujours courir partout"
Aujourd’hui, le couple mesure sa chance de pouvoir être toujours ensemble, à domicile, après sept décennies. "On a d’abord habité à Tamines, chez ma maman, raconte Suzanne. Puis on s’est installé à Spy. D’abord dans une grande maison puis ici (NDLR un nouveau lotissement avec un logement de plain-pied). On a forcément plus de mal à se déplacer."
Suzanne va sur ses 88 ans tandis que le compteur de Jean affiche 90 printemps. "Malgré son âge, il veut toujours courir partout. Je lui dis sans cesse d’arrêter", dit l’octogénaire. Une taquinerie plus qu’un reproche. Car Madame a dû mal à trouver un défaut chez son bien-aimé. "Il aimait bien boire son coup, oui, et jouer aux cartes mais c’est tout", glisse-t-elle après s’être creusé la tête durant quelques secondes. Grand amateur de whist et de couyon, monsieur renchérit: "Elle, elle s’énerve un peu vite."
Deux enfants la même année
"On s’est toujours bien entendu", relève Suzanne lorsqu’on lui demande les secrets d’une union qui dure. Une vie passée à deux avec la fierté d’avoir fondé une famille. Celle des habitants de Spy est nombreuse. "J’ai eu cinq enfants… dont deux la même année, en 1955. Ma fille est née en janvier et mon fils en décembre", raconte cette maman devenue ensuite sept fois grand-mère puis arrière-grand-mère à douze reprises.
Alors que Suzanne a passé l’essentiel de son temps à s’occuper de sa tribu, Jean a multiplié les occupations professionnelles. Avec une préférence pour le bâtiment. "Avant, on pouvait tout envoyer bouler et retourner travailler le lendemain", analyse-t-il. "Il allait toujours là où on pouvait gagner cinq francs en plus", plaisante son épouse.
Amour, travail et un brin d’humour, une formule qui s’est avérée magique pour Jean et Suzanne.