”Sauvons Bambi” utilise des drones pour sauver les jeunes faons avant les récoltes (vidéo)
L’asbl “Sauvons Bambi” vient en aide aux agriculteurs pour survoler les champs avec un drone avant les récoltes. Leur but : sauver les jeunes faons.
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Publié le 24-05-2023 à 15h29
“J’ai été ouvrier agricole pendant des années. Sur une récolte, en France, les machines ont tué 14 faons, la même journée. ” Un triste épisode qui avait marqué Julien Huard. Passionné de drone et de nature, il a rejoint, il y a un an, l’asbl “Sauvons Bambi”.
Cette association est active depuis 2020. En quelques années, elle déjà sauvé de nombreux faons d’une mort certaine : 57 en 2020, 204 en 2021 et pas moins de 353 en 2022. En plus des lièvres (146) et des faisans (43).

L’appel de l’agriculteur
Bastien Questiaux est agriculteur à Villers-Deux-Églises (Cerfontaine). Alors qu’il s’apprêtait à récolter un champ, il a été alerté par des riverains qui ont vu du gibier à proximité de ses cultures.
“L’année dernière, j’en ai fauché deux. C’est pas agréable, ça a foutu ma journée en l’air. ”
Julien et Bastien sont donc partis ce mardi matin à la recherche des faons tapis dans les cultures. Julien a équipé son drone d’une caméra thermique. Grâce à elle, il peut repérer les animaux à la chaleur qu’ils dégagent. “Souvent, la mère n’est pas loin, elle surveille. Les jeunes restent dans les hautes herbes ou les cultures. Ils sont à l’abri des prédateurs. Mais pas des moissonneuses. ”
Après une vingtaine de minutes de survol, Julien a repéré deux taches de chaleur. Il faut alors traverser le champ pour retrouver l’animal. Ici, à l’approche des deux hommes, le faon et sa mère se sont enfuis.
Au bout d’une bonne heure de recherches et de survols, Julien estime qu’il n’y a plus de faon dans le champ. Ce qui permettra à Bastien de réaliser sa récolte.

Avec des gants
Le matin même, avant de travailler sur le champ de Bastin, Julien était près de Chimay. Là, il a pu sauver un jeune faon, esseulé au milieu des épis.
Quand c’est le cas et que la recherche est fructueuse, il y a plusieurs solutions : “On décide avec l’agriculteur quelle solution on applique. Soit on met une caisse au-dessus de l’animal, ce qui permettra à l’agriculteur de le contourner avec sa machine. Soit, on manipule le faon avec des gants, de façon à ne pas lui communiquer l’odeur humaine (auquel cas, sa mère le rejetterait), puis on le met à l’abri, hors du champ”.
Une fois la récolte terminée, le faon sera replacé à l’endroit où il a été trouvé. Il pourra alors appeler sa mère.

Cinquante pilotes
L’asbl compte une cinquantaine de pilotes de drone, tous bénévoles.
Ils sont actifs du 1er mai au 15 juillet. Les agriculteurs peuvent faire appel à leurs services, c’est gratuit. Il leur sera juste demandé de prendre une carte de membre de l’asbl (34 €) ou de faire un don.
Sauvons Bambi grandit d’année en année, toujours plus de pilotes, toujours plus de demandes des agriculteurs. L’asbl est active dans toute la Wallonie, pendant cette période cruciale des premières semaines de vie des jeunes faons. Quand ils seront assez grands pour se déplacer rapidement, ils pourront se sauver à l’approche d’une menace. Mais pendant leurs premières semaines de vie, ils doivent se mettre à l’abri des prédateurs naturels (principalement, les renards) en se cachant dans les cultures. Et là, c’est un autre prédateur, bien plus redoutable, qui les met en danger de mort.
