Dinant : une prime pour "oser installer" son commerce
Une intervention dans le coût de la location des cellules vides va être proposée par la Ville, pour inciter des indépendants à ouvrir un commerce dans le centre de plus en plus déserté.
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Publié le 22-05-2023 à 21h05 - Mis à jour le 23-05-2023 à 02h02
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Il est loin le temps où les habitants des petites villes et villages voisins prenaient plaisir à se rendre dans le centre-ville de Dinant pour une visite shopping de quelques heures. On allait à la braderie, aux soldes ou tout simplement faire un tour dans les magasins. Désormais, tout est concentré sur les hauteurs de la ville où, entre chaque enseigne, vu le manque de cohérence et de vision d’un point de vue mobilité (comme c’est le cas sur la Nationale 4 à Namur, quelle catastrophe !), on n’a d’autre choix que de prendre son auto pour parcourir quelques mètres. Rien d’attirant. Surtout avec des enfants en bas âge, qu’il faut sans cesse attacher et détacher. C’est à faire fuir.
Le centre-ville se dégrade. Et c’est un euphémisme. Les commerces et boutiques attrayantes se font rares. Quant à l’atmosphère, par endroits, c’est "la zone". On y croise, à toute heure, des personnes, canettes à la main, dans un piteux état.
Ambiance morose
À côté de cela, les dernières enseignes qui avaient de l’allure, au pied de la collégiale notamment, viennent de fermer définitivement leurs portes. Seule une parfumerie semble tenir le coup. Mais pour combien de temps ? L’ambiance est morose. "C’est arrivé d’un coup, confie l’échevin du Commerce, Alain Rinchard. Certains ont pris leur pension, ont eu des problèmes de santé ou n’ont pas réussi à remettre. C’est un mauvais coup pour le moral."
5000 € par an maximum
Pour tenter d’améliorer la situation et attirer de nouvelles enseignes attractives dans le centre-ville, une idée est sortie du chapeau de l’échevin et de l’Agence de développement local: intervenir dans le loyer lors de l’installation de nouveaux commerces dans les cellules vides. "Souvent, le loyer est un frein. Si ça permet à certaines personnes de faire une pause carrière par exemple et de se lancer, pourquoi pas." Alain Rinchard est convaincu que la prime peut pousser les gens à " oser s’installer". Et que "le commerce appelle le commerce." Selon lui, le potentiel commercial est grand dans le centre, avec les habitants et les nombreux touristes. Encore faut-il se démarquer.
L’intervention financière serait de l’ordre de la moitié du loyer pendant un an, avec un montant maximum de 5000 € (la prime ne pourra être perçue qu’une année). Une somme de 30 000 € a été inscrite au budget communal. La prime pourrait être d’application à partir du mois d’août. Un règlement doit être conçu, avant d’être approuvé en séance du conseil communal.
Hors Night&Day et horeca
Le règlement exclura notamment les magasins de type Night&Day et le secteur horeca, déjà bien représentés. " Ce genre de commerce n’a aucune difficulté à être repris. Ce qui n’est pas le cas des autres secteurs." L’échevin aimerait par exemple attirer une boucherie, un magasin d’informatique, des boutiques de vêtements, un commerce de chaussures (le dernier qui résistait dans le centre vient de fermer). " Internet fait du tort, souligne-t-il. Voilà 10 ou 20 ans, quand un commerce fermait, il était tout de suite repris. Aujourd’hui, les gens ont peur de s’installer. La prime est là pour les rassurer un peu."