Clinique Saint-Luc à Bouge: un nouveau directeur et des projets à profusion
En fonction depuis un an, le directeur de la clinique fait le point sur le futur de l’institution. Il est question de rénovations, de bien-être du personnel et du réseau hospitalier. Rencontre.
Publié le 22-05-2023 à 12h55 - Mis à jour le 23-05-2023 à 16h57
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Mettre derrière soi une crise sanitaire sans précédent. La nécessité de toujours être à la pointe d’un point de vue matériel et logistique. Le tout en continuant à assurer une mission fondamentale, à savoir prodiguer des soins de qualité aux patients. Adrien Dufour, le nouveau directeur de la clinique Saint-Luc à Bouge, entré en fonction il y a un an, est sur des charbons ardents avec une kyrielle de projets dans le viseur. Ancien responsable du département infirmier, l’homme est issu du sérail et se dit "profondément attaché" à son hôpital.
Adrien Dufour, vous avez repris les rênes de Saint-Luc après une période mouvementée. On imagine que les projets ne manquent pas.
On a entamé des travaux de rénovation et d’adaptation de notre chaîne du laboratoire qui est complètement automatisée. C’est-à-dire que le traitement est assuré par des robots. Nous étions l’un des premiers hôpitaux en Europe à faire ce choix, en 2007. On travaille sur la deuxième génération.
La santé est plus que jamais un secteur en évolution.
L’évolution technologique dans les soins de santé se fait à vitesse grand V. La dernière rénovation complète de nos unités de soins date de 2014. Aujourd’hui, on ambitionne de créer une nouvelle salle d’opérations pour le premier trimestre 2024. Il est aussi question de rénover notre hôpital de jour chirurgical et les salles de coronographie pour fin 2023. On travaille encore sur la modernisation de nos centres médicaux rue du Lombard (Namur), à Andenne et à Perwelz, avec une politique de recrutement en dehors de l’hôpital qui est assez importante. On ambitionne toujours de rendre l’outil plus performant, mieux adapté. Avec une réflexion sur les enjeux énergétiques qui viennent de plus en plus teinter la vie des hôpitaux.
Quels sont les capitaux mobilisés ?
Il y a une part de financement public et une part de financement sur fonds propres. Au total, on doit se situer autour de 8 millions€… avec la chaîne de laboratoire qui vient en plus. Comme tout entreprise, les hôpitaux sont confrontés aux différentes crises. On constate que la situation se dégrade sur 2022 à cause du coût de l’énergie, avec la crise d’approvisionnement. De plus en plus, il faut faire face à des ruptures de stocks. Il faut pouvoir les gérer, les anticiper.
Le personnel a été mis à rude épreuve durant le Covid, avec une pénurie d’infirmiers en filigrane. Certains ont-ils dès lors revu leurs perspectives professionnelles ?
Pour certains, il y a eu un regain d’intérêt en raison de la médiatisation accrue des hôpitaux. Il y a donc, d’une part, une envie d’aller vers le secteur des soins. Mais d’autre part, certains ont été refroidis. On pourra réellement mesurer l’impact d’ici deux ans. On aura une vue plus claire sur le nombre de personnes qui iront au bout de leur formation parce que ce n’est pas le tout de s’inscrire…
Aujourd’hui, le politique semble plus attentif à cette question et veut y répondre.
Il y a un plan fédéral en cours visant la réforme de la formation des infirmiers. Mais attention que les mesures d’urgence n’ont de sens que lorsqu’elles sont limitées dans le temps. Il y a donc une crainte que cela engendre un nivellement par le bas. Il ne faut pas brader l’apprentissage pour répondre de manière ponctuelle à une problématique.
Combien de soignants recense-t-on dans les effectifs de Saint-Luc ?
En tout, il y a 1 300 personnes en comptant les médecins indépendants. Leur bien-être est fondamental parce que c’est l’équipe qui fait le quotidien. Je pense souvent à cette phrase: "Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin." C’est une réalité. Si vous n’avez pas ces gens qui se réveillent le matin, qui sont impliqués, vous n’avancez pas. Il est donc nécessaire de créer un cadre où ils se sentent bien… mieux.