Bouvignes (Dinant) : la maison Monin, un chantier galère à 2,5 millions € qui traîne depuis 17 ans
Le chantier de l’extension de la Maison du patrimoine médiéval mosan (MPMM) dans un bâtiment voisin devrait (enfin) reprendre. Les ennuis et les coûts s’accumulent. Le dossier est en route... depuis 17 ans.
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Publié le 21-05-2023 à 16h51 - Mis à jour le 21-05-2023 à 22h26
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Épisode saillant d’une saga qui dure depuis la fin des années 2000 : la faillite de l’entreprise (Effibat) désignée pour les travaux à la maison Monin (du nom de ses anciens propriétaires), voisine de la MPMM. Résultat: depuis deux ans, le chantier est à l’arrêt. Les sous-traitants, qui n’étaient pas payés, ont mis les voiles. Le bâtiment, dans lequel il est prévu d’étendre les activités de la Maison du patrimoine médiéval mosan, est à l’abandon. Le toit est toujours sans ardoise.
Récemment, un nouvel appel d’offres a été lancé. Un nouvel entrepreneur vient d’être désigné. Et une somme de 220 000 € vient d’être inscrite au budget communal pour pouvoir poursuivre les aménagements. "L’entreprise qui a fait faillite a bénéficié d’une procédure de réorganisation judiciaire. Ce qui nous a fait perdre du temps et a provoqué une détérioration de certains éléments", précise le bourgmestre de Dinant, Thierry Bodlet. Un nouveau cahier des charges, qui tient compte de ce qui a déjà été fait, a été réalisé par l’architecte. L’estimation est 1,5 fois supérieure au prix avant Covid. Et en plus de cela, il manque 220 000 € si on veut arriver à boucler l’ensemble."
Tout ça pour une maison unifamiliale
La maison Monin a déjà coûté jusqu’ici plus d’un million d’euros (le projet est en partie subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Europe). "Alors que ce n’est jamais qu’une maison unifamiliale dans laquelle on va construire trois bureaux et une petite salle de réception", lâche l’échevin des Travaux, Robert Closset, plus très en phase avec le collège dans ce dossier "qui traîne depuis 17 ans et qui nous pompe énormément d’argent". Il poursuit: "On ne sait plus reculer. Il faut terminer les travaux. Personne n’ose rien dire là-dessus parce que c’est un ancien dossier. Mais on ne sait pas quand ce sera fini ni quand ça fonctionnera."
D’après lui, une fois les travaux terminés, avec tous les surplus au niveau des matériaux, etc., on atteindra les 2,5 millions € dépensés. "Lorsqu’on a acheté, on pensait qu’après 5 ans, la MPMM serait autonome. 17 ans après, la Ville donne toujours des subsides pour faire fonctionner cette maison." D’après l’échevin, 300 000 € se sont perdus dans la faillite. Et le chantier présente "plein de problèmes". On n’est pas à l’abri d’autres surprises.
Le bourgmestre Thierry Bodlet est conscient de la situation. Mais il faut avancer. D’après lui, les 220 000 € ajoutés au budget devraient suffire pour boucler les travaux. À ses yeux, l’apport de la Maison du patrimoine médiéval mosan pour Bouvignes ne fait "aucun doute". "Le village a gardé son caractère médiéval. Il est de plus en plus prisé par toutes sortes de gens qui y achètent des maisons pour la qualité architecturale, historique et patrimoniale. Ce n’est pas un quartier gâté, à cause de diverses circonstances. C’est essentiel d’avoir des activités de qualité à cet endroit."
"Plus traîner avec ça"
D’après lui, l’aménagement de la maison Monin ne sera que positif. "C’est un atout supplémentaire d’un point de vue touristique et scolaire car on pourra y accueillir plus de classes. Il me paraît donc intéressant d’investir dans ce genre d’outil dans une région comme la nôtre qui n’a quand même pas grand-chose d’autres que le tourisme et son patrimoine pour se mettre en valeur."
Quant aux 2,5 millions € avancés par l’échevin Closset, il ne les confirme pas. Mais on n’en sera pas loin. "Je ne pense quand même pas qu’on atteindra ce montant", confie le bourgmestre. Ce qu’il espère désormais: que les travaux reprennent au plus vite. Car l’état de la maison ouverte aux quatre vents se dégrade. "Il ne faut plus traîner avec ça."