Namur en mai 2023: l'Orgoptère vous invite à suivre vos rêves
"Avec le temps", conte musical lumineux a emmené les visiteurs de la place d’Armes au pied de l’Enjambée. Une parenthèse de 75 minutes à voir ce vendredi et ce samedi à 21 h 15.
Publié le 19-05-2023 à 19h29 - Mis à jour le 19-05-2023 à 20h12
"Les rêves, ils existent. Ils se matérialisent dans un autre monde. Et même qu’ils se reproduisent tous ensemble dans le monde des rêves. Si on ne fait pas attention à eux, ils meurent et deviennent des cauchemars. Il y a une décroissance démographique dans le monde des rêves. Alors on m’a envoyé moi, prophète du rêve", tente de convaincre l’homme les jambes accrochées à une branche sur la Place d’Armes.
Les spectateurs attendent plus loin sur les bancs le spectacle annoncé à 21 h 15. Non, ça ne peut pas être cet homme suspendu la tête en bas, les bras ballants. Il poursuit son monologue. "Celui qui amène les rêves de là-haut, c’est le capitaine Nemo. Il vient sur terre grâce à son Orgoptère. Vous ne me croyez pas ? Regardez là-bas, le voilà !"
L’engin est à la croisée d’un bateau et d’une caravane en bois. À son bord, Simon Berger, alias le capitaine Nemo. C’est lui le concepteur de l’Orgoptère, une scène amphibie praticable tant sur la terre que sur l’eau. On pensait pouvoir le voir flotter cette année sur la Meuse – il était déjà présent l’année dernière à Namur en mai – mais l’outil n’était finalement pas encore prêt pour le grand amarrage. En vitesse de pointe, il peut atteindre les 25 km/h. Pour ce spectacle, la Compagnie Vibrato Mécanique de Simon n’est pas seule, les ont rejoints la Compagnie Inko’Nito et Parquet Nomade.
Une fois convaincue à la vue de l’Orgoptère, la foule, à commencer par les enfants, se rue sur la machine. "On peut voir ce qu’il y a dedans ?", disent-ils en passant leur tête à l’intérieur.
Le spectacle déambulatoire peut commencer. Une performance en trois parties, dont le deuxième arrêt se fait à la Confluence et le dernier au pied de l’Enjambée. "Ça fait longtemps qu’on n’a plus vu Namur en mai comme ça. C’est amusant", dit une dame à une autre en suivant le convoi.
Danser avec la lumière
La nuit est en train de tomber au moment de l’arrivée à la Confluence. L’instant idéal pour un rêve. Le chant d’une artiste à la guitare accompagne ce doux moment tandis que l’homme perché ne dit plus mot et fait tournoyer un être de lumière fait d’air et de toile blanche. La magie est garantie et les spectateurs se plaisent finalement à le suivre jusque dans les gradins de la Confluence. Là en bas, les attendent le clou du spectacle, qu’il serait dommage de révéler dans ces lignes.
Si quelques failles sont détectées pour cette première prestation jeudi soir, rien ne perturbe l’émerveillement des enfants. Surtout des plus petits. "Comment ils ont fabriqué ça ?", chuchote un très jeune garçon. "Avec des toiles de parachutes peut-être ?", lui répond celle qui l’accompagne dans cette traversée. "Je ne sais pas… On fera une sieste demain hein", dit-il la voix apaisée, à deux bâillements prêts du monde des rêves.