Namur en mai : les arts de la rue, aussi une histoire de femmes
Namur en mai, le festival des arts forains, c'est du 18 au 20 mais dans les rues du centre-ville.
Publié le 15-05-2023 à 16h11 - Mis à jour le 17-05-2023 à 11h03
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La compagnie "Les Josianes", propose une ode à la joie de vivre, à la résistance au féminin, à nos grands-mères. Décomplexé et solaire, leur spectacle dansant est une invitation à prendre de la hauteur avec humour.
La Compagnie circo-dansée des Josianes est née en France au printemps 2020, sous l’impulsion de Julia Spiesser, chorégraphe, danseuse et professeure. Pour le spectacle Les Josianes ou l’art de la résistance, elle est à l’écriture et à la mise en scène. En vérité, il serait plus facile d’énoncer ce qu’elle ne fait pas. Elle a été rejointe par la circassienne de Seattle Una Bennett, l’équilibriste espagnole Maria De Mar Reyes, et la danseuse-chorégraphe namuroise Betty Mansion, dont le papa n’est autre qu’Alec Mansion. Il a d’ailleurs participé à la mise en œuvre du spectacle en veillant à l’harmonie vocale des artistes. "On chante et on parle des résistances auxquelles on est confrontées. C’était intéressant d’explorer les différentes manières d’en parler, comme au travers de chants polyphoniques", explique Julia Spiesser.
Les quatre femmes explorent les différentes facettes que leur féminité peut leur offrir. "On parle de nos vécus personnels et on essaie de les retranscrire. On essaie de passer notre message avec humour et liberté, de ne pas tomber dans quelque chose de trop moralisateur. On a fait ce spectacle dans une démarche d’humanité, bien avant le côté artistique", confie encore Julia Spiesser.
Mais on ne pourrait passer à côté de leurs acrobaties aériennes. Enveloppées de leurs baudriers et solidement accrochées à une corde, elles déploient leurs forces sur la façade d’une maison jaune curry. "Ce mur est notre sol, un espace de jeu peu utilisé de cette manière. On grimpe, on redescend. Symboliquement, on avait envie de s’élever, de prendre de la hauteur", témoigne Julia Spiesser.
Résister par la sororité
Ce sont des résistances quotidiennes qu’il s’agit surtout de montrer ici. "Ce spectacle est une vraie clé pour résister contre tout ce qui peut nous oppresser". Pour y parvenir, plusieurs thèmes sont abordés. Le consentement, la sororité, pour n’en citer que deux. Leur groupe est lui-même très lié, malgré des parcours de vie éloignés. Cette notion de sororité – que d’autres appellent aussi solidarité féminine –, elles l’incarnent à la perfection. "Ça nous a à chacune permis d’évoluer en tant que femmes. C’est ce à quoi on a pu se raccrocher dans les moments difficiles", dit encore la metteuse en scène. Aujourd’hui, elles habitent toutes dans la Drôme et arpentent tant la France, que la Belgique et l’Italie pour présenter leur œuvre. En Italie, les textes sont traduits pour être bien compris. La volonté est finalement de se reconnecter au public. D’habitude, la danse dans le sens où Julia Spiesser l’entend est plutôt visible en salles. À contrario, ce spectacle se passe uniquement en rue. Un moyen pour elles de se réapproprier l’espace public.
École des Métiers et des Arts de la Province de Namur, place du Théâtre, 3. Jeudi (19 h), vendredi (19 h 30) et samedi (19 h).
Un duo de DJettes qui ne mixent que des voix féminines
Gaëlle Defeyt et Anne-Sophie Colmant ne sont pas des inconnues dans le paysage culturel namurois. En octobre dernier, les DJettes participaient déjà au Festival international du film.
À Namur en Mai, elles joueront leurs sets sur l’esplanade de la Confluence, le samedi à partir de 22h30.
Les deux DJ ont pour parti pris de ne mixer que des voix féminines avec un point de vue féministe. Une façon d’apporter leur pierre à l’édifice dans la visibilisation des femmes artistes. «Parce que les femmes ont plus de mal à percer pour des raisons de carrière comme ça peut arriver dans d’autres secteurs», résume Gaelle Defeyt, alias DJ Gaz.
Certains remarquent ce choix, d’autres pas. «Parfois, les gens nous demandent de passer tel ou tel titre, on essaie alors de les sensibiliser brièvement à notre concept. On est assez ouvertes pour discuter et danser avec eux», poursuit la DJ. Car le but premier est bien de s’amuser! «On aime aussi passer les classiques, Beyoncé, Destiny’s Child.. On ne veut pas se mettre des barrières en se disant que c’est trop commercial. C’est surtout des morceaux qu’on adore», partage Gaëlle.
Un de leur groupe phare est Sexy sushi, projet electroclash et electropunk de la chanteuse française Rebeka Warior. «Elle est très revendicative dans sa musique», appuie Gaëlle. Avec les mots qu’il faut pour le dire, comme le suggère le titre «Sex-appeal» : «Le sex-appeal de la policière me fait mouiller devant derrière. Je lui demande ma direction, la policière est super-canon».
La soirée se déroulera dans une ambiance saine et rassurante. Comme à leur habitude, les deux filles mettront un point d’honneur à choisir leurs tenues pour qu’elles soient printanières, pailletées et surtout colorées pour fêter le retour prochain de l’été. C.C.
Sur le site de la Confluence. Samedi (22h30).