Namur : la marchandise de l’ASBL Une Main tendue bientôt à la rue et 3 600 ménages abandonnés ?
Cela fait deux ans que l’ASBL Une Main Tendue cherche un nouveau bâtiment pour stocker ses denrées. Actuellement locataires d’un hangar condamné à la destruction, ils risquent une expulsion du jour au lendemain par Thomas et Piron, le propriétaire.
Publié le 10-05-2023 à 07h00 - Mis à jour le 10-05-2023 à 10h50
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Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’ils ne s’y sont pas pris à la dernière minute à l’ASBL Une Main Tendue, située rue Piret-Pauchet à Bomel. Depuis environ deux ans, Marc Lepinois, Président de l’ASBL, ses quatre employées et ses bénévoles sont dans l’incertitude totale quant au futur de leur activité. En cause, non pas un problème financier, bien qu’ils ne disposent pas d’un budget à rallonge, mais bien les travaux annoncés sur le site de leur hangar de stockage, dans l’ancienne usine CEMA, rue du Houyoux.
"On sait depuis près de deux ans que le bâtiment a été racheté par Thomas et Piron, et qu’il est destiné à la destruction, relève Janick Defruit, la gestionnaire de l’ASBL. On a directement commencé à chercher un autre bâtiment pour le remplacer, mais depuis deux ans, rien n’y fait."
Pourtant, ce ne sont pas les hangars vident qui manquent dans les alentours de la capitale wallonne. "Bien sûr que de nombreuses demandes ont été introduites auprès des autorités, encore la semaine dernière, mais on nous répond que tous les bâtiments inoccupés en ville ont chacun un projet futur, enchaîne Emmanuelle Pire, employée administrative. On n’est pourtant pas difficiles, on ne demande même pas à en bénéficier gratuitement, on loue le hangar actuel et l’ensemble des locaux que l’on occupe, on est donc prêts à payer un loyer de nouveau."

Si la situation devient urgente, c’est que le chantier sur le site avance vite. "On peut recevoir une lettre d’expropriation du jour au lendemain, et là ce serait une catastrophe. Il y aurait 1000m2 de denrées européennes, d’invendus ou d’invendables comestibles qui se retrouveraient à la rue, ça sonnerait tout simplement la fin de l’ASBL, et donc l’abandon de 3 600 ménages du grand Namurois. Le seul critère qu’il faut que l’on respecte, c’est une superficie similaire pour pouvoir avoir suffisamment de place pour stocker les marchandises."
Elle poursuit ensuite en notifiant les travaux qui ont lieu juste devant l’entrée du Hangar. "On a été prévenus la semaine passée que la route allait être percée, mais nous avons des semi-remorques qui viennent au moins une fois par mois déposer 30 palettes de colis européen. En l’état, ce camion ne sait plus passer et donc nous livrer les marchandises. Nous n’avons pas réellement eu le temps de nous organiser, même si déplacer ces denrées s’avère impossible."
Neutralité politique
Au sein de l’ASBL, aucune appartenance politique n’est revendiquée. Une volonté de longue date, assumée, mais reconnue comme un frein dans la recherche de bâtiment. "On ne veut pas d’appartenance politique pour continuer à garantir une neutralité, aussi bien chez nos bénévoles que chez nos bénéficiaires. Mais on a déjà dit que si on se rattachait à des opinions politiques, le problème serait déjà réglé."