Rhisnes: Avec son magasin d’airsoft, il tape dans le mille
Du paintball sans peinture, c’est ainsi que Colin Marthus définit l’airsoft dont il est fan depuis qu’il est ado. Si bien qu’il ouvre le 16 mai, à 27 ans, un magasin totalement dédié à la pratique de ce loisir.
Publié le 09-05-2023 à 19h19 - Mis à jour le 09-05-2023 à 19h38
Pour pratiquer l’airsoft, trois éléments sont indispensables: une réplique (électrique, à gaz ou air comprimé), des protections aux normes européennes (casques, lunettes, protège-dents…) et des consommables (batteries et billes d’environ 6 mm, de plus en plus souvent biodégradables).
Dans le vaste showroom de Colin Marthus, situé à Rhisnes, les clients, novices ou confirmés, pourront trouver tout cela ainsi que des accessoires (ceintures, lampes…), des équipements et vêtements (style camouflage). "Pour débuter avec quelque chose qui tient la route, il faut compter entre 300 et 500 €", dit-il.
Du pays du soleil levant
Attention, les puristes parlent bien de "répliques" et pas d’armes. "Ça permet de dissocier le côté réel du ludique. Mais aux yeux de la loi belge, une réplique est considérée comme une arme et doit être traitée comme telle. Il faut la manipuler, la ranger et la transporter correctement. Dans le coffre d’un véhicule, elle doit être dans un étui ou une valise appropriés, détaille Colin Marthus. Les répliques sont similaires à un fusil ou un pistolet réels en termes de taille, de poids, de couleur et d’aspect. Certains fabricants de vraies armes comme la FN autorisent de mettre leur logo sur certaines fabrications, avec un cahier des charges bien précis."
Né au Japon à la fin des années 60, l’airsoft se veut plus immersif que le paintball, dont il est proche, mais aussi moins douloureux et moins onéreux car les billes sont plus petites et moins chères à produire, selon Colin.
L’activité séduit le public depuis une quinzaine d’années, surtout avec les réseaux sociaux et l’émergence d’influenceurs en quête de défis, et a su tirer profit du Covid. "L’airsoft n’a pas subi trop d’impact car les activités de plein air étaient les seules à être autorisées, explique-t-il. Depuis, l’airsoft est en pleine expansion: des terrains ouvrent, des équipes se forment et il y a plus de joueurs. Je le constate car le nombre de fichiers clients augmente."

Débuts dans un garage
Tout a débuté dans sa chambre d’étudiant. "J’étais fan de jeux vidéo et du milieu militaire. J’ai découvert l’airsoft via un ami, ça réunissait parfaitement ces deux univers, raconte-t-il. J’ai commencé à expérimenter l’airsoft, j’ai appris à concevoir et à réparer des répliques en regardant des vidéos en chinois, en russe…"
Autodidacte, Colin squatte le garage de ses parents et, de fil en aiguille, il se professionnalise dans la réparation et l’entretien de matériel de joueur, se fait connaître via le bouche-à-oreille, jusqu’à en faire une activité complémentaire. En février 2020, il a son premier atelier officiel. Il crée notamment un site Web et c’est ainsi que naît sa petite entreprise, Bravo Factory.
En juillet 2020, il installe son activité dans le garage de son habitation à Saint-Denis, plus grand et mieux adapté. "Tout a été rénové du sol au plafond pour se muer en magasin et accueillir la clientèle, se souvient-il. Je me suis toujours dit qu’un jour, j’ouvrirais ma boutique. J’ai la chance d’avoir pu concrétiser ce rêve."
Et, début 2023, il tombe sur une occasion en or en acquérant un bâtiment de 270 m2 facile d’accès, à deux pas des grands axes routiers, au cœur de la Wallonie. Grâce au soutien d’investisseurs privés et de donateurs, il obtient des fonds pour tout aménager. "Un crowdfunding a permis de récolter 5 685 €."

De grands enfants
Outre le showroom, le lieu dispose d’un atelier, d’un espace de stockage, d’un couloir de tir interactif et de bureaux. "L’idée est d’engager du personnel par la suite, confie-t-il. Bravo Factory a quatre piliers: la réparation, l’amélioration et l’entretien, le magasin, que les clients apprécient pour mes conseils car je suis moi-même joueur, et l’événementiel." Colin organise en effet de l’airsoft pour des anniversaires, team buildings, escape games, enterrements de vie de garçon ou de jeune fille.
Ce que les joueuses et joueurs (plus de 90% d’hommes) apprécient dans l’airsoft ? L’adrénaline, l’activité physique, les valeurs telles que le respect et le fair-play ainsi que le goût du jeu.
"Ce sont des grands enfants qui aiment bien se déguiser et dont je fais partie. La tenue militaire est comme un déguisement. Certains vont même plus loin en s’habillant en lapin par exemple, sourit Colin. L’univers de l’airsoft et les façons de le pratiquer sont vastes . Certains préféreront être performants sur le terrain, d’autres privilégieront la simulation et la reconstitution. On a tant des répliques modernes que d’époque (2e guerre mondiale par exemple) "
Avec ce nouveau magasin, Colin a tapé dans le mille et peut se targuer d’être le seul de la région entièrement dédié à l’airsoft.
Des règles et du bon sens
Pour exercer son activité, Colin Marthus a passé une licence d’armurier à Bruxelles. «C’est nécessaire pour pouvoir vendre des répliques», précise-t-il.
Contrairement à la France, où les répliques sont assimilées à des jouets, elles dépendent en Belgique de la loi sur les armes en vente libre. Leur vente est d’ailleurs interdite aux mineurs, de même que le port dans les lieux publics.
«Quant à la pratique de l’airsoft, c’est un peu flou mais quand même cadré, relève Colin Marthus. D’après les recommandations de la police, l’airsoft doit être pratiqué dans un lieu dédié à ça, où on ne risque pas de gêner les passants et le voisinage, où il n’y a pas de sentier GR ou des animaux. Et jamais à moins de 100 mètres des habitations. C’est plutôt du bon sens. Si quelqu’un veut organiser de l’airsoft dans un bois, il peut, après avoir obtenu l’accord du propriétaire (si c’est un bois privé), de la police, de la commune et des pompiers.»
Inauguration de 9 à 19h le 16 mai au 12 A, rue de Gembloux, à Rhisnes. Page Facebook: Bravo Factory.