Namur : Brian Johnson, chanteur à la voix de pierre sur l’esplanade AC/DC
Brian Johnson statufié de son vivant. Dimanche matin, en présence de centaines de fans électrisés, la sculpture de pierre a été dévoilée sur l’esplanade AC/DC du Palais des Expositions. Un moment historique marqué d’une intense émotion.
- Publié le 16-04-2023 à 20h53
- Mis à jour le 17-04-2023 à 09h17
Des blousons à dominante noire, certains maculés d’écussons et électrisés de 4 lettres mythiques déchirées d’un pictogramme figurant un éclair: AC/DC. Aucun doute permis: ce dimanche matin, dans le hall de Namur-Expo, on baigne dans un milieu de hard rockeurs au look de mauvais garçon promenant une addiction sévère à un phénomène musical nommé AC/DC.
AC/DC, c’est ce groupe australien faisant gémir de plaisir leurs guitares qui naquit à Sydney, le 31 décembre 1973, écoula depuis plus de 200 millions d’albums dans le monde et remplit des stades gigantesques dont 1 700 000 personnes au Monster of rock de Moscou, le 28 septembre 1991.
Nous l’avons déjà maintes fois évoqué dans nos pages, ce dimanche 16 avril 2023, à Namur, restera une date historique. Le rassemblement des purs et des durs fans d’AC/DC a l’allure d’un pèlerinage commémoratif. Ils sont venus de tous les coins d’Europe non pas pour un concert revival mais pour assister au dévoilement d’une statue taillée à l’effigie de Brian Johnson, ce chanteur iconique d’AC/DC.
Si ce 16 avril restera dans les annale, une autre date, elle, est gravée dans la pierre: le 29 juin 1980. Ce soir-là, Brian Johnson est monté sur une scène namuroise, au Palais des Expositions (devenu Nam Expo), dans le cadre d’une mini-tournée confidentielle. C’est son baptême du feu, comprenez son premier grand concert "secret" car donné sans en faire la publicité. Pas plus de 2000 spectateurs au final.
Successeur au micro de Bon scott, décédé accidentellement à Londres en février, le jeune Brian, originaire de Newcastle en Angleterre, a la lourde tâche d’imposer son style et de faire oublier les prouesses vocales de feu Bon Scott. Si l’héritage est lourd à porter, il n’a pas démérité et est entré dans la grandiose histoire du rock.


Back in black
AC/DC en concert à Namur n’a pas qu’un nouveau visage à présenter. Trois mois plus tôt, début avril 1980, il a enregistré un album stratosphérique pour ne pas dire lunaire: Back in Black. Glissé dans une pochette exclusivement noire, ce disque 33 T a pulvérisé le record de vente de tous les temps d’un album rock and roll. Back in Black s’est arraché à plus de 50 millions d’exemplaires.
Namur, ville-étape d’une des tournées d’AC/DC post-Bon Scott. À Namur, ils sont trois passionnés à avoir voulu commémorer les 40 ans de la sortie de Black in Black dont le concert namurois du 29 juin étrenna les tubes parmi lesquels Hells Bells et You Shook Me All Night Long. Une manière de replonger dans la fièvre de son adolescence, dans l’autre siècle et dans ses tellement plus insouciantes années 80.
"Le 22 janvier 2020, à 14h30 très exactement, on a poussé la porte de Monsieur le bourgmestre", rappelle Georges Boussingault au pupitre installé sur l’esplanade. Ils sont trois. Georges est accompagné de Michel Remy et Mike Davister. Une chance: Maxime Prévot est jeune et branché. Brian Johnson, ça lui parle plus qu’à la majorité des élus au conseil. "Ça nous a surpris parce qu’on ne connaissait pas cette histoire", rappelle-t-il devant l’assemblée surexcitée. L’idée de départ était plus simple: qu’une ruelle ou une impasse porte le nom de ce chanteur vedette, en souvenir de cette fondatrice année 1980. Finalement, 3 ans et une crise sanitaire plus tard, c’est désormais une esplanade AC/DC qui est baptisée. Une plaque en témoigne: "Esplanade AC/DC, groupe de rock fondé en Australie en 1973 par les frères Angus & Malcolm Young."Et, juste en dessous: Ce 29 juin 1980, ils jouent pour la toute 1ère fois à Namur avec leur nouveau chanteur et parolier, Brian Johnson, pour le lancement de la tournée Back in Black. L’album ne sortira dans les bacs que le 25 juillet 1980.
Ce dimanche, un peu après les 12 tops de midi, le Brian de pierre s’époumonant au micro, casquette sur la tête, est entré dans la lumière sous un tonnerre de vivats. Welcome Brian.



