Première belge: un bac en gestion de crise à Namur
L’accord vient de tomber: un baccalauréat de "conseiller en gestion de crise" sera lancé à Namur, dès septembre prochain. Une formation unique en Belgique.
Publié le 27-03-2023 à 14h02
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Le député provincial en charge de l’Enseignement, Richard Fournaux (MR), a été mis au courant de la "fumée blanche" ce dimanche, par la ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (elle aussi libérale): on formera des bacheliers en gestion de crise à Namur, et ce dès le mois de septembre prochain. Ce sera sur le campus provincial, à Salzinnes, où des locaux sont disponibles. Il s’agira d’une formation en trois ans, ce sera la première du genre en Belgique.
La gestion de crise, un métier ? Il y a de la demande, et depuis longtemps. Notamment dans les services publics. Dans les années nonante du siècle dernier, déjà, on a imposé aux Communes de prévoir des plans d’urgences, des "Planus" dans le jargon. Il a fallu le faire avec les moyens du bord, aucun employé n’ayant des connaissances suffisamment diversifiées en la matière. Donc, on a parfois bricolé. C’était bien avant les grandes crises que l’on vient de connaître: Covid et inondations. Sans se transformer en oiseau de mauvais augure, on peut prédire qu’il y aura d’autres grandes crises du genre, à ajouter aux petites.
Déblocage politique
Pour vérifier l’"employabilité" des futurs bacheliers, les autorités provinciales de Namur, qui seront le pouvoir organisateur de cette nouvelle école, avaient organisé l’an passé une table ronde, rassemblant des représentants de divers services publics, mais aussi de grandes entreprises privées, d’hôpitaux etc. Pour en déduire que des ressources humaines en ce domaine, ce n’est pas du luxe.
Le premier dossier rentré auprès de l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur), par où doivent passer les demandes d’habilitation, avait été recalé. Il a été à nouveau déposé en 2022 et cette fois, il a franchi ce cap important… mais il restait l’accord politique, qui a tardé, dans le cadre de la grande braderie de ces dernières semaines, sur les études médicales à Mons et à Namur. Ça s’est débloqué de ce côté et en même temps, on apprenait la bonne nouvelle pour le bac en gestion de crise.
Le député Fournaux le confirme, cette formation sera opérationnelle dès le mois de septembre prochain: "On l’avait discrètement évoquée sur un stand, lors d’un récent salon des études à Namur. Mais on n’avait pas osé en faire davantage". Cette fois, le responsable de l’enseignement provincial peut communiquer, ayant reçu le feu vert ministériel. D’ici une conférence de presse, dans les prochains jours, il faudra concrétiser les pistes pour rassembler le corps professoral nécessaire. sachant que des ressources existent déjà du côté de l’école du feu, de l’académie de police, de l’école sociale etc. Car il existe toute une panoplie de crises possibles: sanitaire, écologique, nucléaire (des représentants de Chooz et de Tihange étaient à la table ronde, l’an passé).
Reste à vérifier, dans les prochains mois, qui sera intéressé et qui s’inscrira. Mais vu l’engouement actuel pour les métiers de la sécurité, le bac de "conseiller en gestion de crise" devrait attirer d’autant plus d’étudiants qu’il n’existera qu’à Namur.