Piano-Plage (Anhée): on le prenait pour un fou en Belgique, son parc d’attractions pourrait voir le jour dans le Limousin en 2026
Le rêve du Anhétois Didier Hodiamont semble se rapprocher. Son projet de parc d’attractions (à 42 millions €) avance… en France. Sous le nom de Melofolia.
Publié le 27-03-2023 à 20h31 - Mis à jour le 27-03-2023 à 20h44
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Tout était parti d’une balade en bord de Meuse en 2005 et d’ une vision. Celle d’un piano géant. Un spectacle Piano-plage et une BD plus tard, le rêveur, qui habitait alors Warnant (Anhée), se lançait un autre défi. Celui d’un parc d’attractions ambitieux, autour du thème des instruments de musique.
En Belgique, on l’a pris pour un fou. Son projet, on n’en a pas voulu. La France s’est montrée intéressée. Aujourd’hui, le parc Melofolia (pour mélodie et folie) prend forme. Même si la route est sinueuse. "On a eu des détracteurs, mais ce sont des personnes avec qui on sait discuter. On répond à leurs interrogations, leurs craintes."
Ces dernières années, Didier Hodiamont est resté "discret" sur son projet. "On avance , mais c’est beaucoup plus long que prévu, confie-t-il. On a visité le site pour la première fois en 2014, en espérant une ouverture pour 2021. Aujourd’hui, c’est repoussé à 2026." En cause, d’après lui, l’administration française et ses exigences d’un point de vue environnemental et archéologique (des fouilles préventives doivent être réalisées sur le site).
12 000 pages, 240 plans
Le projet avance toutefois. Le 15 décembre dernier, une demande de permis a été introduite pour l’aménagement du site (les plans sont terminés) et pour l’obtention d’un permis environnemental. L’endroit ? Le domaine de Chauffaille, à Coussac-Bonneval, au Pays de Saint-Yrieix en Limousin. Il se trouve en zone naturelle.
Dans ce cadre, une troisième enquête publique va être lancée, d’ici juin. "On espère obtenir les autorisations pour la fin de cette anné e", souffle Didier Hodiamont qui précise que le dossier déposé compte 12 000 pages et 240 plans. Deux autres enquêtes publiques avaient été menées précédemment. Pour la partie aménageable du parc (il a obtenu que 37 hectares sur les 141 que compte le domaine soient repris comme zone de loisirs constructible, une centaine d’hectares étant boisés) et pour l’accès au domaine, afin qu’il devienne privé (il appartient jusqu’ici à une Communauté de communes locales). Il est question d’un rachat de la propriété à cette dernière. "On a signé un acte de promesse d’achat en 2015, qui a été prorogé deux fois. L’achat sera définitif lorsque nous aurons toutes les autorisations." Pour porter le projet, Didier Hodiamont se rend dans le Limousin une semaine sur deux (il habite Bouge désormais). Il collabore avec des assistants à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour la construction des infrastructures, pour la conception du parc, mais aussi pour le volet financier.
"Le projet de ma vie"
Le budget global avoisine les 42 millions €. "On a créé une société en France, Dreamgest. On augmente le capital régulièrement. On montera bientôt à 2 millions €, ce qui permet de couvrir le développement du projet."
Pour le reste, il se dit soutenu par des actionnaires belges et des investisseurs et acteurs économiques locaux. 15 millions seront assumés sur fonds propres, précise-t-il encore. Le reste sera financé via divers emprunts.
D’après lui, une fois les permis obtenus, le financement va suivre. "Je ne suis pas inquiet à ce niveau", avance-t-il, ajoutant avoir mis "tout ce qu’il pouvait" dans l’aventure. Il insiste sur le fait qu’il est politiquement épaulé, tant par la municipalité que par la Communauté de communes.
À 67 ans, la motivation de Didier Hodiamont reste intacte. Il a toujours l’énergie. "J’ai rencontré plus de 5000 personnes depuis le début du projet. On m’a souvent pris pour un fou. Mais ça m’est égal. J’ai été éduqué comme ça: quand on commence quelque chose, on termine." Et de conclure: "C’est le projet de ma vie."