Overdose mortelle de méthadone à Ciney: le fournisseur condamné à 5 ans avec sursis

Le fournisseur de la méthadone a été condamné, après le décès d’un homme de 22 ans.

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Parmi les personnes présentes ce soir-là, seul le fournisseur de la méthadone a été condamné.
Parmi les personnes présentes ce soir-là, seul le fournisseur de la méthadone a été condamné. ©Bernard Chantal – stock.adobe.co 

Le 3 février 2019 vers 5h30 du matin, un jeune homme de 22 ans perdait la vie à Ciney à la suite d’une overdose de méthadone. Sept personnes étaient poursuivies devant le tribunal correctionnel de Dinant.

L’une d’entre elles, un homme né en 1981, l’était pour un trafic de cocaïne, speed et méthadone commis entre fin 2018 et début 2019 à Ciney, avec la circonstance que l’usage de la méthadone qu’il a fournie a causé le décès de ce jeune homme. Avec les six autres, il était également poursuivi pour non-assistance à personne en danger.

Il était 3h30 cette nuit-là lorsque le groupe d’amis est rentré d’une soirée organisée à Haversin. L’un d’eux (la future victime), qui comptait ressortir dans une boîte de nuit de Ciney avec d’autres personnes, s’est finalement endormi sur la table de la salle à manger.

Une ligne de poudre blanche

Tous pensaient que l’état dans lequel il se trouvait était lié à l’alcool consommé pendant la soirée. Personne parmi les prévenus, sauf un qui l’a vu préparer une ligne de poudre blanche (il pensait qu’il s’agissait de speed), ne savait qu’il avait consommé de la méthadone en rentrant de cette soirée. C’est en voulant le déplacer pour qu’il dorme dans un fauteuil qu’ils ont constaté qu’il n’allait pas bien. Tous affirmaient qu’entre ce moment et celui où ils ont appelé les secours, aucun délai anormal ne s’était écoulé.

Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Dinant a rendu son jugement dans cette affaire. Malgré les dénégations du prévenu, le tribunal estime qu’il a bien fourni la dose de méthadone à la victime et le condamné à cinq ans de prison avec sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive déjà subie.

La non-assistance à personne en danger non établie

Quant à la non-assistance à personne en danger, elle nécessite que les prévenus avaient connaissance du péril grave auquel la victime était exposée et avaient la volonté de ne pas intervenir. Dans ce cas, le tribunal estime qu’il existe un doute raisonnable quant au fait que les prévenus avaient connaissance ou conscience de ce péril.

En effet, personne n’était au courant que le jeune homme avait consommé de la méthadone. Le pic des effets liés à la prise d’une telle substance peut survenir entre 1 à 5 h après sa consommation. En l’occurrence, tous les protagonistes sont rentrés de la soirée vers 3h30 et les secours ont été appelés vers 5h30. Il n’est donc pas impossible que les effets les plus graves soient survenus deux heures après leur retour et qu’ils n’aient constaté que la victime allait mal qu’au moment où ils l’ont couchée dans le divan.

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