Ciney: accusée d'avoir dépouillé son père malade d'Alzheimer de 50.000€

Une Cinacienne a retiré près de 50.000€ des comptes bancaires de son père, entre 2011 et 2015. Pour prendre soin de lui, selon elle.

S.M.
Ciney: accusée d'avoir dépouillé son père malade d'Alzheimer de 50.000€
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Une Cinacienne née en 1964 aurait frauduleusement soustrait plus de 50 000€ des comptes bancaires de son père atteint de la maladie d’Alzheimer et dont elle s’est occupée, entre novembre 2011 et octobre 2015.

Elle reconnaît bien avoir retiré des sommes d’argent durant cette période, mais dans l’unique but de prendre soin de lui.

Le tribunal s’étonne néanmoins des sommes retirées. D’autant que le paternel a très vite été placé dans un centre de jour. Outre des virements bancaires mensuels de 600€ (Pour un montant total de 12 880€) effectués sur son compte pour l’entretien du ménage, des retraits en cash réguliers pour un montant total de 40 000€ ont été réalisés.

"Il avait toujours faim, toujours froid, il fallait le promener, etc. Je voulais le meilleur pour lui. Il faisait par ailleurs de nombreuses bêtises. Il m’a abîmé deux voitures, débranché frigo et congélateur, etc. Il lui fallait aussi des langes. Quand on allait aux courses, il prenait tout ce qu’il voulait. On allait à gauche et à droite pour se promener quand il faisait des crises, je roulais en voiture toute la journée", explique la prévenue.

Son conseil, Me Gillet, plaide l’acquittement. “Bien qu’il était en centre de jour, elle s’en occupait le soir, le week-end et les jours fériés. Les aliments, l’eau, l’électricité, le chauffage qui était toujours sur 5, cela à un coût.” L’avocat précise par ailleurs que le frère et la sœur de sa cliente avaient accès au compte bancaire de leur papa durant cette période et n’ont jamais réagi. “Pourquoi ? Car ils acceptaient cette pratique.”

Du côté de la partie civile, on indique qu’aucune vérification n’a jamais été réalisée. Question de confiance. “Ce n’est qu’après le décès du papa qu’ils ont constaté ces dérives.”

Dans cette affaire, le parquet de Namur requiert 12 mois de prison sans s’opposer à une mesure de faveur.

Jugement le 27 avril.

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