Incendie à l’abri de nuit de Jambes, une course contre la montre
Lundi, un incendie a endommagé l’abri de nuit de l’ancienne caserne du Génie à Jambes. Branle-bas de combat à la Ville de Namur pour trouver un lieu de repos transitoire pour les personnes sans-abri.
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Publié le 20-03-2023 à 17h37 - Mis à jour le 20-03-2023 à 17h40
"C’est désormais possible de rentrer, mais tout est souillé. le lieu n’est pas utilisable à court terme, au moins avant quelques jours voire semaines" décrit un pompier de la zone Nage aux agents du service communal de la cohésion sociale.
Ce lundi, vers 8 h 40, les secouristes sont intervenus au premier étage de l’ancienne caserne du Génie à Jambes. Celle-ci couve les 63 lits de l’abri de nuit communal pour les personnes sans-abri. La cause de l’incendie est aussi banale qu’accidentelle: un matelas a pris feu dans une chambre à cause d’une cigarette mal éteinte.
Heureusement, les logeurs et le personnel d’encadrement avaient quitté les lieux. Vu l’architecture longiligne de l’ancienne caserne, on a évité le drame. "C’est un bâtiment très ouvert. Les fumées ont donc rapidement envahi les étages et le rez-de-chaussée" souligne Olivier Gilson, officier des pompiers de la zone Nage.
De l’extérieur, le sinistre est invisible. Les fenêtres et portes sont grandes ouvertes pour ventiler. L’air y est vicié. "Beaucoup de chambres ne sont pas touchées, mais l’odeur persiste suite aux dégagements de fumée. La stabilité du bâtiment n’est pas engagée, il n’y a pas de grands travaux à réaliser. Mais je suis incapable de dire aujourd’hui dans combien de temps l’abri de nuit sera de nouveau fonctionnel" raconte Philippe Noël (ECOLO), échevin de la cohésion sociale et président du CPAS de Namur.
L’Espace Francis Laloux fera le pont
Vers 9 h 30, c’est une course contre la montre qui s’enclenche pour les services communaux: trouver un abri de nuit transitoire avant la tombée de la nuit. La Ville de Namur est toujours en "Plan hiver" jusqu’au 31 mars et doit donc assurer deux missions: l’accueil inconditionnel et une capacité augmentée de 33 à 63 lits. "Pour une aide ponctuelle, nous pouvons faire appel à un hôtel pour loger quelques personnes dans le besoin. Mais ce n’est pas envisageable pour une soixantaine de lits" continue Philippe Noël.

Les matelas ukrainiens à la rescousse
L’Espace Francis Laloux, sis Avenue Reine Astrid à Jambes, est alors plébiscité par les services communaux. Celui-ci n’est qu’à quelques centaines de mètres de l’ancienne caserne du Génie.
Début d’après-midi, les employés du service de la cohésion sociale dressent les 65 lits de camp nécessaires. Les mêmes qui ont servi au repos des réfugiés ukrainiens lors de la transformation du hall omnisports de Tabora en centre d’accueil. Une réserve qui tombe à pic. "Une quinzaine de pompiers nous ont donné un coup de main pour arranger les 65 lits. Cela a permis d’aller vite" raconte un agent communal.
Ce lundi soir, 65 sans-abris bénéficieront dès 21h d’un toit pour dormir. Seul bémol, dû à l’urgence, l’Espace Francis Laloux est dépourvu de douche. Et les animaux de compagnie y sont interdits. "Si la situation perdure, nous déménagerons les niches pour animaux afin de pouvoir à nouveau les accueillir" continue Philippe Noël.
Un service de nettoyage industriel passera l’abri sinistré à la (grosse) serpillière. Pour résorber les dégâts de l’incendie et des moyens usuels déployés par les pompiers pour le circonscrire. La conformité électrique et la sécurité du bâtiment seront aussi revues avant d’envisager un retour des personnes sans-abri. La date de retour est à ce jour indéterminée.