UNamur: une spécialisation en médecine générale, c’est plus de docteurs en zones rurales
L’UNamur continue de plaider pour la création d’un cycle de spécialisation en médecine générale en son sein. Ce serait une réponse à la pénurie de généralistes dans les zones rurales, dit-elle.
Publié le 14-03-2023 à 17h22 - Mis à jour le 25-03-2023 à 09h20
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Jeudi, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles évaluera la demande d’habilitation de l’UNamur pour la création d’un cycle de spécialisation en médecine générale. C’est assez mal embarqué, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) ayant déjà manifesté son opposition au projet.
Mais l’UNamur ne désarme pas. Lors d’un point presse convoquant divers acteurs de terrain, ce mardi, elle a redit tout l’intérêt de son projet. Celui-ci favoriserait l’installation de médecins généralistes en zones rurales, dans le sud de la province de Namur et dans la province du Luxembourg, où la pénurie devient cruelle.
100 km après la garde
La faculté de médecine de l’UNamur ne propose aujourd’hui que le baccalauréat (trois ans). Pour le master (trois ans) et la spécialisation quelle qu’elle soit (trois ans de plus), les étudiants doivent se diriger vers l’UCLouvain à Woluwe, l’ULB à Bruxelles ou l’ULiège. Avec pour conséquence un éloignement généralement durable des étudiants venus de l’UNamur. Beaucoup prennent leurs marques en ville, par goût, facilité et pour des raisons pratiques. Il faut savoir qu’en spécialisation, un tiers de la formation se tient à l’université, quand les deux autres tiers se déroulent sur le terrain, en stage. "Il y a donc un intérêt à trouver un maître de stage à proximité de l’université", dit le Dr Dominique Henrion, médecin généraliste et chargé de cours à la faculté de médecine de Namur. "Qui se taperait 100 bornes après une nuit de garde pour aller suivre un cours à l’unif ?", illustre Benjamin Michel, président de l’Association des médecins généralistes en formation.
Le problème est aigu
Une spécialisation en médecine générale à Namur faciliterait donc la rétention d’aspirants généralistes dans nos régions. "Des études montrent que des stages réalisés en zones rurales favorisent l’installation des médecins dans ces zones rurales", note le Dr Henrion.
Et ça, ce ne serait pas du luxe, témoigne le Dr Patricia Eeckelers, généraliste à Ciney: "On a beaucoup de médecins proches de la pension, en zones rurales. Les jeunes sont plus attentifs à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée – ils ont bien raison ! –, si bien qu’on dit qu’il faut deux jeunes médecins pour remplacer un ancien. À Ciney, deux médecins viennent d’arrêter et il n’y a personne pour reprendre leur patientèle… Et Ciney, ce n’est pas encore très loin. Dans le sud Namurois et dans la province du Luxembourg, le problème est hyperaigu."