Namur: une mineure violée sous la menace d'une machette

Le prévenu reconnaît le viol mais nie la menace avec arme. Le parquet réclame 10 ans de prison.

JVE
 L’arme était cachée dans la chambre de visite d’une baignoire.
L’arme était cachée dans la chambre de visite d’une baignoire. ©bennnn - stock.adobe.com

"T u avais une machette et nous étions dans un grenier. Je n’avais que 17 ans et je n’étais encore qu’une enfant. Cela a été pour moi un bouleversement dans ma sexualité, ma jeunesse, dans l’estime de moi. Je ne te pardonne pas. Tu n’as avoué qu’après deux ans. Nous étions dans un grenier, tu avais une machette, toi, un inconnu sous l’influence de la cocaïne. C’est mon vécu, mon histoire."

C’est de cette façon que cette victime de viol s’est adressée ce jeudi à son agresseur, devant le tribunal correctionnel de Namur.

Les faits se sont déroulés le 17 mars 2021 sur une mineure de plus de 16 ans au moment des faits. Le prévenu reconnaît son acte, qui a eu lieu dans un grenier où il avait attiré la jeune fille, mais affirme lui avoir menti quant à la présence d’un couteau afin de parvenir à ses fins. Le même homme avait été condamné à une peine de 2 ans de prison en octobre 2015 pour viol sur un enfant de moins de 14 ans. Le prévenu a avoué les faits tardivement, lors d’un examen psychologique réalisé par l’unité de psychopathologie légale. Le couteau a été retrouvé dans la chambre de visite de la baignoire du prévenu par un plombier et a été reconnu par la victime.

Interrogé, le prévenu a indiqué avoir agi de la sorte après avoir consommé des stupéfiants et de l’alcool et dit regretter son geste. "Ce que j’ai fait est abominable. J’ai une petite fille et je m’en rends compte. La victime ne m’avait rien fait et je regrette du fond du cœur, je demande pardon. Par la suite, j’ai voulu me suicider pour ce que j’ai fait, une chose très grave et impardonnable."

L’avocat de la partie civile demande la réalisation d’une expertise psychologique de sa cliente, estimant que celle-ci souffre d’une incapacité permanente de 10%.

La substitute Séminara requiert une peine de prison de 10 ans à l’encontre du récidiviste. "Il présente une personnalité antisociale et psychopathique et un casier judiciaire impressionnant. Il représente un risque pour la sécurité publique, spécialement pour les femmes et les mineurs. L’unité de psychopathologie légale évoque un risque de récidive très élevé et recommande de ne pas le mettre au contact de mineurs sans la présence d’une personne adulte responsable."

Le conseil de l’intéressé souligne le dépassement du délai raisonnable dans le dossier et plaide pour lui une peine assortie d’un sursis probatoire.

Le tribunal rendra le 23 mars un jugement relatif à la réalisation d’une expertise psychologique de la victime afin d’objectiver son incapacité.

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