Manifestation des femmes à Namur: "une grande victoire, celles qui sont syndiquées seront indemnisées si elles sont en grève officiellement" (vidéo)

Les femmes présentes sur la place d’Armes ont rappelé à quel point le monde avait besoin d’elles.

Céline Colinet

"Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête", tel est l’appel général du Collectif 8 mars, qui cette année appelait à la grève des femmes et des personnes LGBTQIA +. "Il y a plein de métier de l’économie qui fonctionnent principalement grâce aux femmes. On pense aux métiers du soin comme les infirmières par exemple. Quand ces services-là s’arrêtent, le monde en pâtit", note Alice, du Collectif 8 mars, à l’organisation de la marche à Namur ce mercredi.

Le collectif namurois, créé il y a 4 ans, a pu rallier à sa cause de nombreuses personnes. Une vingtaine d’associations l’a rejoint. "Pour la première fois, il y a un vrai appel à la grève. Les personnes syndiquées seront indemnisées si elles se mettent en grève officiellement. C’est une grande victoire et on remercie les syndicats d’avoir suivi le mouvement.", remercie Alice, du collectif 8 mars Namur.

Anne Leclercq, responsable Femmes CSC, a passé une bonne partie de sa journée en centre-ville pour dénoncer les inégalités entre femmes et hommes au travail. Elle rappelle qu’à ce jour encore, en Belgique, l’écart salarial est de 23%, tous secteurs confondus. "Il y a une partie importante de cet écart qui est dû au sexisme dans la société. C’est plus difficile de se défendre quand on est victimes de préjugés", relève-t-elle.

Les inégalités mènent à la précarité

À ces discriminations vécues au quotidien, les femmes sont généralement les premières victimes des crises, qu’elles soient sociales ou économiques. C’est d’autant plus vrai en cette période de crise énergétique. Gwendolina défend le statut des familles monoparentales, "les oubliées" comme elle les appelle, au sein de l’ASBL Vie féminine. "Il faut des vraies mesures structurelles pour les soutenir parce qu’aujourd’hui, 40% des familles monoparentales en Wallonie sont dans la précarité et 80% sont des mamans". Munie de son panneau "Stop à la violence économique", elle insiste sur l’importance de venir pousser la porte des différentes antennes pour demander de l’aide.

Laure (14 ans) et ses amies de l’internat de Philippeville sont notamment venues dénoncer la précarité menstruelle, auxquelles de nombreuses filles et femmes sont confrontées. Sur une de leur pancarte on peut lire: "C’est pas parce que j’ai mes règles que je suis en colère".

Après le lâcher de mots féministes traduits en langue des signes dos à la Bourse – hasard ou pas – les manifestant·e·s se sont rendus en direction du Parc Louise-Marie pour une balade de 2h.

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