Rochefort: pour l'extension de Lhoist, "il faudra beaucoup de pédagogie", dixit Dermagne
Visite du ministre fédéral de l’Économie et du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS) chez Lhoist, à Rochefort… commune dont il est par ailleurs bourgmestre empêché. Parmi les sujets de discussion: l’extension de la carrière d’ici 2026, condition sine qua non de la continuation des activités.
Publié le 07-03-2023 à 14h06 - Mis à jour le 07-03-2023 à 14h07
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Une visite en voisin, mais un voisin qui est aussi ministre fédéral et bourgmestre empêché de Rochefort: le socialiste Pierre-Yves Dermagne était ce mardi chez Lhoist, à Jemelle. Politiquement, il s’agissait de se montrer sur le terrain, ce qu’a interdit durant trop longtemps la pandémie. Par ailleurs, les élections se rapprochent tout doucement. La carrière était la première étape évidente d’une série de visites d’entreprises. Au mois d’avril, ce sera chez Thomas et Piron. Etc. Etc.
E n soi, cela ne constitue pas une information très intéressante. Sauf que les défis à relativement court terme pour les carriers relèvent d’un enjeu primordial non seulement pour Rochefort, mais bien au-delà, pour la Wallonie entière. C’est ce qui a été exposé au ministre rochefortois dans une présentation qui a précédé une visite de terrain, avec casque de chantier et lunettes de protection. Message des responsables de l’entreprise: si la production de chaux s’arrête en territoire rochefortois, la Wallonie, plutôt qu’exportatrice, deviendra importatrice de cette matière. Dixit un directeur de Lhoist, "Carmeuse n’a pas les capacités de compenser la perte".
14 hectares pour tenir jusqu’en 2040
Où est le problème, exposé dans le détail au ministre et bourgmestre empêché (même si c’est inutile, il le connaît fort bien) ? On arrive au bout du bout des possibilités d’extraction dans la zone actuellement autorisée. Il n’est plus question de creuser plus profondément, "pour des questions juridiques". Au rythme actuel, d’ici la fin de l’année 2026, ce sera terminé, il n’y aura plus rien à exploiter. D’où la nécessité d’étendre la zone d’extraction, ultime possibilité. Dans les plans de Lhoist, ce sera ou ce serait sur 14 hectares, au Nord-Est du site actuel. En direction de Marche, mais en restant sur le territoire rochefortois. Cela permettrait de continuer à travailler jusqu’en 2040, assurant une centaine d’emplois directs et 200 indirects.
Il faut encore que les desseins industriels ne se heurtent pas à la réalité administrative. Les 14 hectares "vitaux" se trouvent actuellement en zone agricole. Il faut modifier le plan de secteur, Lhoist a introduit une procédure en ce sens, en janvier 2021. Pas la période la plus facile, en plein Covid: en février de cette année-là, une réunion d’information à certes eu lieu, mais en virtuel. Cela avance tout doucement à ce niveau.
Tout juste… sauf recours
Les carriers (d’envergure internationale, lire par ailleurs) espèrent une enquête publique durant l’été 2024, et une décision favorable du gouvernement wallon dans la foulée. Avec déjà une possibilité de recours contre la modification du plan de secteur.
La planification rêvée prévoit ensuite un dépôt de permis, au début de l’année 2026, et l’obtention de ce permis en juillet de cette année-là. Avec un début de l’extraction sur la nouvelle zone à la fin 2026. Alors que l’ancienne sera épuisée. Juste de quoi faire la jonction, dit-on chez Lhoist, en reconnaissant que "le timing est très serré". Surtout s’il y a des recours, encore possibles lors de la deuxième phase, celle de la demande de permis. Message au politique en visite ce mardi: "On aura besoin de tous les soutiens possibles".
Réponse de Pierre-Yves Dermagne, qui a également rencontré des délégués des travailleurs: "On sait que c’est un dossier qui va nécessiter beaucoup de pédagogie". Ou encore: "C’est complexe, juridiquement". L’homme politique apparaissant comme un allié.