La Bruyère: "Les divines", une cuvée spéciale inspirée par 12 femmes au domaine du Chenoy (vidéo)
En prélude à la Journée internationale dédiée aux droits des femmes (qui aura lieu ce 8 mars), reportage au domaine viticole du Chenoy, à Émines, où a été développée une cuvée spéciale de crémant inspirée par douze femmes, expertes et passionnées du monde du vin.
Publié le 06-03-2023 à 16h59 - Mis à jour le 06-03-2023 à 17h29
Le monde du vin, Muriel Lombaerts le connaît bien. Le 8 mars 2012, elle a fondé le label "Le vin des femmes".
"À cette époque, je travaillais dans un restaurant à Chaumont-Gistoux (Brabant wallon). Le patron m’avait demandé de m’occuper de la sélection des vins, relate-t-elle. Il était très content du résultat et a mis ma sélection à la carte. C’est de là qu’est partie l’idée d’un label qui met les femmes à l’honneur."
Ce label faisait aussi écho à un autre constat que la gent féminine a probablement déjà observé: "Très souvent, au restaurant ou ailleurs en dégustation, je trouve que les femmes n’ont pas toujours leur mot à dire, estime Muriel. On donne la carte des vins et on fait goûter le vin aux messieurs, pas aux dames. C’est de tradition de faire ça mais c’est dommage et même frustrant parce que les femmes s’y connaissent tout autant voire plus parfois !"
Via son label, Muriel met en avant les femmes passionnées par le monde du vin et organise régulièrement des jurys autour de vin durant lesquels des femmes élisent à l’aveugle leurs coups de cœur.
Deux cuvées
C’est dans ce cadre que Muriel a réuni autour d’elle des femmes pour leur faire découvrir l’univers et le processus complet du vin lors de l’élaboration d’une première cuvée au domaine de Glabais (Brabant wallon), avec un crémant de Wallonie blanc, puis d’une deuxième, avec un crémant rosé, au domaine du Chenoy.
Alors que la première rassemblait plutôt des œnophiles, la deuxième regroupe des professionnelles du secteur. "Ces femmes suivaient mon label et mes événements depuis un moment, explique Muriel. J’ai proposé aux plus motivées de participer au projet." Elles étaient 10 pour la cuvée réalisée à Glabais et sont 12 pour celle du Chenoy. "Elles sont restauratrices, cavistes, sommelières, gérantes d’une épicerie fine ou d’un bar à vins… issues du Namurois, du Brabant wallon mais aussi de Liège ou de la province de Luxembourg, précise Muriel. On retrouve notamment Bénédicte Adam, patronne de l’étoilé L’Essentiel à Temploux ; Lorena Salmon, qui a développé le concept Vins en méditation ; Isabelle Bervoets, sommelière du bar à vins Quel bon vin t’amène ; ou Sandrine Vercruysse du restaurant 7 Ici."
Meilleures ambassadrices
Si le crémant a été mis au point par Muriel ainsi que Pierre-Marie et Jean-Bernard Despatures, les frères qui cogèrent le domaine du Chenoy, les 12 participantes prennent part aux différentes étapes (voir ci-dessous) et ont leur mot à dire sur le dosage du sucre, l’étiquette, le nom, etc.
Trois appellations étaient en lice. "Entre “Les expertes”, “Les ambassadrices” et “Les divines”, elles ont opté quasiment à la majorité pour cette dernière. C’est poétique, sourit Muriel. Elles avaient une idée de ce qu’elles aimaient et se dirigeaient vers quelque chose de très sec. Elles avaient envie que ça soit du brut nature (zéro dosage). Ce qui est rare en rosé, révèle Muriel. On laisse un peu de suspense sur le résultat. Elles le découvriront le 27 mars !"
Ce jour-là, elles choisiront aussi l’étiquette et mettront ainsi le point final à cette cuvée. Ce ne sera toutefois que le début de leur "mission" car elles auront un rôle à jouer par la suite. "En le représentant et en en parlant autour d’elles, ce seront les meilleures ambassadrices tant pour le crémant “Vin des femmes” que pour le label et le domaine du Chenoy, indique Muriel. Elles le proposeront dans leur établissement dès le mois de mai."
Au total, 700 bouteilles sortiront pour célébrer les 11 ans du label, les 20 ans du domaine du Chenoy et bien sûr, les femmes !
Selon la méthode traditionnelle
Entre la récolte du raisin (en 2021) et le moment où le crémant sera proposé aux client(e)s, deux années se sont écoulées.
Même si ces douze femmes en connaissent déjà un rayon dans le domaine du vin, elles ont, via ce projet, la possibilité d’assister aux différentes étapes clés de l’élaboration du crémant (dégustation du vin de base, tirage, dégorgement, etc.) Une belle occasion de découvrir l’entièreté du processus et d’échanger entre elles. «Le crémant est fabriqué selon une méthode traditionnelle et il y a donc toujours deux fermentations. Il est issu de l’assemblage de deux cépages résistants (pinotin et régent) », indique Pierre-Marie Despatures.
«Les participantes étaient ravies du choix des cépages mais aussi de la philosophie du domaine : le fait qu’il est axé sur le bio et privilégie le circuit court», relève Muriel Lombaerts.