"King Kong Théorie": un spectacle pour dénoncer les idées établies au Théâtre Jardin Passion (vidéo)
"King Kong théorie" sera joué, du 7 au 12 mars prochains, au théâtre Jardin Passion. Un véritable manifeste pour un nouveau féminisme.
Publié le 05-03-2023 à 13h33 - Mis à jour le 05-03-2023 à 16h17
Le sujet peut paraître vieux comme le monde, et pourtant il n’en reste pas moins d’une effroyable réalité. On ne compte plus les exemples de comportements totalement inappropriés qui ont été monnaie courante dans le chef de personnalités tantôt influentes, tantôt puissantes, à tout le moins détentrices d’une certaine autorité ou d’un pouvoir sur leurs congénères. Celles-ci en usant et en abusant tout à loisir, que ce soit pour les dominer, pour les avilir ou les réduire au rang d’objet sexuel. Qu’il s’agisse de l’affaire Harvey Weinstein aux États-Unis, des accusations d’agressions sexuelles et de viols portées à l’encontre de l’ancienne star du JT de TF1, Patrick Poivre d’Arvor, ou de Nicolas Hulot, une des personnalités médiatiques et politiques préférées des Français en son temps, les cas sont légion. Sortis de l’ombre pour se retrouver sous le feu des projecteurs, grâce à l’émergence du mouvement #me too, ceux-ci ont démontré à quel point la domination de l’homme sur la femme et l’appropriation de son corps, par le biais du viol notamment, étaient d’une triste évidence.
Une dizaine d’années avant l’affaire Weinstein, qui a déclenché le mouvement, la réalisatrice et écrivaine française Virginie Despentes publiait "King Kong théorie", un essai dans lequel elle dissèque les mécanismes de la domination masculine. De ce manifeste féministe a été tiré un spectacle qui dynamite quelques idées encore bien ancrées dans notre société.
Quatre-vingts minutes pour tout foutre en l’air
Joué plus de 150 fois à ce jour, "King Kong théorie" s’installe à nouveau, et le temps de quelques représentations, dans son lieu de création, au Théâtre Jardin Passion. "Ce spectacle est un vrai succès, une vraie claque, expliquent les responsables de ce théâtre namurois. Labellisé"d’utilité publique", il n’a pas perdu de sa justesse et de son importance. On vous invite à venir le voir ou le revoir pour sa qualité, mais aussi pour rester en éveil par rapport aux idées établies dans notre société."
Essai autobiographique, "King Kong théorie" débute comme un morceau de rap. "J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf." D’entrée de jeu, le ton est donné ! Virginie Despentes ne s’excuse de rien et ne se plaint pas. Elle théorise juste sa pensée féministe et exploite ce qu’elle considère comme une expérience de vie des femmes, le viol. "Le viol, confie-t-elle, c’est la guerre civile, l’organisation politique par laquelle un sexe déclare à l’autre: je prends tous les droits sur toi, je te force à te sentir inférieure, coupable et dégradée."
Durant quatre-vingts minutes, ce spectacle met en lumière la façon dont le féminin se construit par rapport au masculin et met en jeu les relations au pouvoir. Quelle est la place assignée à chacun dans la société ? La condition de la femme a-t-elle évolué depuis la révolution sexuelle des années 70 ? Telles sont quelques-unes des questions soulevées par cette pièce qui ambitionne bien de "tout foutre en l’air".
Représentations du 7 au 11/03 à 20 h 30. Le 12/03 à 18 h. Infos et réservations: 0472 965 316