Des riverains à l’ombre du projet Euro-gembloux
Au bout des jardins des quelques maisons à l’angle de la chaussée de Wavre, des immeubles allant jusqu’à quatre étages pourraient se dresser. Les riverains redoutent perte d’intimité et de luminosité.
Publié le 03-03-2023 à 06h00
Chaussée de Tirlemont et de Wavre, les maisons qui bordent le futur quartier de la gare se comptent sur les doigts d’une main. La majeure partie de ces habitants nourrissent les mêmes craintes concernant le développement immobilier que doit connaître la zone durant les prochaines décennies.
Récemment, ils ont même décidé d’en avertir Willy Borsus, ministre de l’Aménagement du territoire, au travers d’un courrier. Un infime espoir persiste chez eux, malgré le sentiment de ne pas avoir été entendus lors des différentes enquêtes publiques qui ont précédé à la mise en place d’un Périmètre de Remembrement Urbain (PRU), véritable cahier de référence du devenir de ce site.

Écoulement des eaux pluviales, problème de mobilité, singulièrement par la mise à double de la voirie sens au-dessus de la trémie, problème de stationnement, manque d’infrastructures face à l’augmentation de la population... Les inquiétudes sont nombreuses.
Sentiment d’étouffement
S’ils concèdent volontiers que le chancre industriel d’Eurofonderie doit laisser place à autre chose, la dernière proposition du promoteur Euro-gembloux ne convainc pas. Récemment, celui-ci a en effet introduit une demande de permis pour une première phase de travaux. Plus spécifiquement, celle-ci vise la démolition et l’assainissement des lieux, la rénovation de l’ancien bâtiment administratif et la création de 1800 m2 de commerces et Horeca. En outre, il est question de 64 logements, allant du studio à l’appartement 5 chambres, et de 53 places de stationnement en sous-sol. Le tout prendrait place dans des immeubles pouvant monter jusqu’à rez + 4 au droit des jardins existants. C’est précisément le problème.
"Ces gabarits vont étouffer les maisons et encercler la zone", souffle Valérie Hautot, conseillère communale PS, qui s’exprime en sa qualité de riveraine. Environ une quinzaine de mètres séparerait les maisons de la chaussée de Wavre de ces nouvelles constructions jugées trop imposantes. L’ensoleillement des jardins et des habitations s’en trouverait sérieusement affecté, de même que l’intimité, mise à mal par d’importants vis-à-vis. "Or, l’humain a besoin de lumière !, insiste-t-on chez ces riverains tout en relevant une phrase extraite du dossier particulièrement difficile à avaler "Il est écrit que nos maisons ont de toute façon vocation à disparaître… On a le sentiment que tout est fait au bénéfice du promoteur, pour nous dégoûter, nous faire fuir et racheter nos biens une bouchée de pain…"

Une étude d’ensoleillement a bien été réalisée, elle ne serait pas correcte selon leur expérience. Même si le projet d’Euro-gembloux ne déroge pas aux prescriptions du PRU, ces riverains espèrent encore le voir amendé pour redescendre la taille de ces immeubles à R + 3 dans la partie la plus proche de l’ancien bâtiment administratif et R + 2 vers la chaussée de Tirlemont, là où le soleil se lève.
"Réduire le nombre de logements est la seule solution acceptable." Une option qui résoudrait selon eux nombre de problèmes. Reste à voir quel sort sera réservé à cette demande de permis.