Pris de peur, il tente d’assassiner sa mère avec un couteau à désosser: "cet homme est une bombe à retardement"
La lame avait causé un pneumothorax qu’il avait soigné avec du café Senseo et du sparadrap… Le prévenu a déjà passé 22 ans de sa vie en prison. Il pourrait y passer 7 de plus.
Publié le 02-03-2023 à 17h47 - Mis à jour le 02-03-2023 à 17h48
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Le parquet de Namur a requis, jeudi, une peine de 7 ans de prison pour une tentative d’assassinat commise par un prévenu sur sa mère en septembre 2022 en région namuroise.
Cet homme, qui a déjà passé 22 ans de sa vie en prison pour des extorsions, vols avec violence, infractions à la loi sur les armes et coups, est sorti de celle de Saint-Hubert fin octobre 2021 et est retourné vivre chez sa mère de 70 ans.
Le 29 juin 2022, sans raison particulière, il a porté 7 coups de couteau à désosser à sa mère, dans la région de la poitrine. Il lui a ensuite mis un genou sur le larynx, lui a donné plusieurs coups de poing au visage, lui brisant plusieurs dents, avant de la ligoter et de la bâillonner et de lui crier qu’il "devait le faire". Il a ensuite volé sa carte de banque et sa voiture avant vouloir prendre la fuite vers l’Italie. Il a été intercepté dans la gare de Luxembourg ville après un trouble de l’ordre public. La victime, dont le pronostic vital était engagé, a été admise aux soins intensifs, son foie et ses poumons étant touchés. Elle se trouve aujourd’hui toujours dans un état de détresse psychologique.
Questionné par le tribunal, le prévenu a évoqué un accident et a déclaré avoir saisi le couteau car il "avait eu peur" de sa mère et a affirmé "ne pas avoir préparé son acte ". Les psychologues s’étant penchés sur sa personnalité la décrivent comme antisociale. Dans son cas et au vu de son milieu familial instable, le risque de récidive est élevé.
Le substitut Mascart requiert à son encontre une peine de 7 ans de prison, évoquant un prévenu tombé dans la délinquance dès sa minorité. "Le nombre de coups portés et les zones visées ne laissent aucun doute quant à l’intention homicide. En ce qui concerne la préméditation, il avait dit à plusieurs reprises qu’il voulait tuer sa mère, son couteau était à proximité immédiate, il n’y a eu aucune parole entre les deux protagonistes avant qu’il ne porte les coups. Il convient de protéger la société, cet homme est une bombe à retardement. "
Me Sine a pris ses distances par rapport aux propos de son client évoquant un accident. L’avocat estime qu’il n’y a pas eu de préméditation et demande au tribunal de condamner le prévenu pour tentative de meurtre et non d’assassinat. L’avocat a évoqué l’enfance de son client: "Ses parents se sont séparés quand il avait 12 ans. Son père a disparu, sa mère a fait une tentative de suicide puis l’a confié à sa grand-mère. Il n’a pour ainsi dire pas eu d’enfance et dès l’adolescence, il traînait avec des voleurs qui le maltraitaient et lui ont appris à cambrioler. Sa vie d’adulte, il ne l’a vécue qu’à travers l’incarcération."