Solidarité Ukraine-Namur part en mission pour continuer à aider dans des zones plus isolées
Suite à la guerre, plusieurs élans de solidarité sont nés. L’un d’eux a émergé à Bouge, où vit Vladimir Kibardin, un Belgo-Ukrainien, et sa compagne Sophie. L’entraide est toujours bien présente mais elle prend d’autres formes.
Publié le 28-02-2023 à 16h38 - Mis à jour le 28-02-2023 à 22h49
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Il y a un an, nous accompagnions Vladimir jusqu’à Dorohusk, à la frontière située entre la Pologne et l’Ukraine. Lui et d’autres Belges solidaires avaient parcouru plus de 3000 km pour apporter des dons de première nécessité. Quelques jours après l’offensive russe, il fallait parer au plus pressé pour aider les Ukrainien (ne)s qui avaient dû fuir leur domicile, leur quartier et leurs racines pour sauver leur peau.
À son retour, la solidarité n’a pas faibli et elle s’est même organisée. Vladimir a lancé l’ASBL Solidarité Ukraine-Namur et a loué un entrepôt à Saint-Servais pour trier et entreposer tous les dons qui affluaient en masse. Dans la foulée, un noyau de bénévoles s’est constitué et depuis, six convois solidaires remplis de colis ont quitté la Belgique pour acheminer nourriture, médicaments, produits d’hygiène et vêtements aux familles, aux blessés dans les hôpitaux, aux orphelins et aux hommes appelés à combattre.
Depuis, les dons s’essoufflent mais les bénévoles du début restent mobilisés et la solidarité s’organise autrement. Cela se traduit notamment par des actions menées en collaboration avec d’autres associations. C’est ainsi que Solidarité Ukraine-Namur s’associe avec l’ASBL de Malmedy, Convoi de la solidarité, pour apporter des dons et de l’aide aux habitants de coins plus isolés dès ce 1er mars.
Dix bénévoles
"Un 7e convoi de dons part en Ukraine, conduit par un chauffeur ukrainien. En parallèle, on est dix à prendre l’avion jusqu’à Varsovie, en Pologne. Ensuite, on prend un train jusqu’à Chelm, toujours en Pologne, puis un autre train jusqu’à Kovel en Ukraine, explique Vladimir. O n fera notamment escale à Loutsk. En chemin, on retrouvera Franck, bénévole de l’ASBL Convoi de la solidarité et infirmier urgentiste, qui sera parti de Belgique avec une camionnette, ce qui permettra de circuler de village en village." Puis, ils descendront jusqu’à un hôpital de Liubashivka (entre Kiev et Odessa), où l’ASBL malmédienne a déjà apporté du matériel médical.
Ensuite, ils descendront encore avec un médecin de l’hôpital et un policier ukrainien jusqu’à Davydiv Brid, près de Kherson (sud). "Je parle ukrainien mais c’est bien de les avoir aussi pour faciliter le dialogue. On souhaite atteindre des villages qui ont reçu peu d’aide. On pense aux personnes plus âgées, affaiblies ou malades, qui sont restées et ne peuvent pas se déplacer, indique Vladimir. Il y a des lieux désertés, qui subissent des coupures d’électricité, des soucis de communication ou qui manquent de choses de base."
Le petit groupe circulera toujours ensemble, sans s’éparpiller. "On ne peut pas faire n’importe quoi, ça reste un pays en guerre", souligne-t-il. Parmi la dizaine de bénévoles qui prend part à cette mission d’une quinzaine de jours, on retrouve notamment des soignant(e)s ou un menuisier qui pourront mettre à profit leur savoir-faire. "On a aussi envie de participer à la reconstruction de ce qui a été détruit", ajoute Vladimir. Pour lui, c’est aussi l’opportunité de nouer des liens avec des associations ukrainiennes. "Ça permettra d’affiner les besoins, qui évoluent, et de définir ce qu’on peut entreprendre par la suite depuis la Belgique."
Au fil du temps, la générosité s’est amenuisée. "C’est normal, les gens ont donné ce qu’ils pouvaient. Et il y a eu d’autres catastrophes comme le séisme en Turquie/Syrie, relèvent Vladimir et Sophie. Au début, c’était le choc, l’urgence. Il y avait des zones où les habitants craignaient la famine, il y avait des pénuries et c’était une question de vie ou de mort." À présent, les Ukrainiens ont appris à vivre avec la guerre au quotidien. "C’est moins intensif, plus localisé. Nous, en tant qu’association, on s’adapte, on évolue. On collabore les unes avec les autres et en voit comment on peut agir en mutualisant les ressources et les énergies. Il y a encore des gens qui veulent coopérer et le but, c’est que l’aide continue !"