Namur: hommage le 8 mars à Florence, la "môme" du piétonnier
Le 5 février dernier, elle s’en est allée. Un hommage s’organise le 8 mars, place du Québec, à l’initiative d’un autre homme de la rue: Ludwig Simon.
Publié le 28-02-2023 à 15h55 - Mis à jour le 28-02-2023 à 17h24
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C’est une figure du piétonnier namurois au franc parlé qui est partie. Plus discrète ces derniers temps (elle vivait depuis peu dans une maison de repos), Florence Prignon, âgée de 85 ans, s’est éteinte début février. Durant des années, elle a "animé" le quartier Saint-Loup, où elle se positionnait pour interpeller les passants et quémander une pièce, tout en fredonnant des airs d’Édith Piaf.
Tantôt appréciée, tantôt perçue comme agaçante avec son ton et son timbre bien à elle, un hommage lui sera rendu le 8 mars prochain, place du Québec.
L’initiative est lancée par un autre homme de la rue, Ludwig Simon, qui a été voilà quelques années la figure du combat contre le règlement antimendicité à Namur.
Il lui rend hommage sur Facebook. "Elle a alimenté les rumeurs de Namur, fait vivre des sensations aux passants. Bien que grande gueule, elle est une grande dame". Il regrette que ce "sacré bout de femme" soit parti "dans l’indifférence totale". Et de lancer un appel: "Maintenant, elle n’est plus. J’aimerais que des femmes, des hommes, se réunissent pour lui rendre hommage. Alors rendez-vous à un max de personnes le 8 mars place du Québec pour un hommage où les Namurois chantent piaf ou autre."
Florence Prignon s’était confiée à notre journal voilà quelques années. Elle racontait, entre témoignage et légende, avoir été trapéziste, mariée à des gens bien, tabassée aussi par le passé. Elle confiait avoir, plus jeune, fait de son charme un atout premier, d’abord comme employée, puis comme gérante d’un établissement, notamment dans la rue Notre-Dame. Certains disaient d’elle qu’elle était riche, voire richissime. De son côté, elle se plaignait de la "crise de l’euro" qui rendait le geste de générosité plus timide. Elle disait "ne pas avoir la passion du chant, faire l’aumône pour ses médicaments, pour se nourrir un peu, pour survivre". Avec elle, la distinction entre mythe et réalité était difficile à cerner.
Un hommage lui sera rendu, le 8 mars donc. Sur un air de la "môme", évidement.