Andenne: débat animé sur la cession de l’École industrielle et commerciale
Le conseil communal n’a pas duré une éternité lundi soir mais le point relatif à la convention de reprise de l’École industrielle et commerciale a pris plus de temps et a fait réagir l’opposition.
Publié le 28-02-2023 à 19h25 - Mis à jour le 28-02-2023 à 19h26
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"Il s’agit de marquer son accord sur la convention de reprise de l’École industrielle et commerciale (EIC) par Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et de démontrer la confiance de la Ville d’Andenne à l’égard de WBE qui va être notre partenaire dans cette opération", a exposé Benjamin Costantini (PSD@), échevin en charge notamment de l’Enseignement.
Il légitime cette reprise: "Les écoles de promotion sociale de petite taille comme la nôtre sont condamnées à disparaître ou à être fusionnées malgré elles dans ce que j’appelle un mariage forcé qui ne nous aurait pas forcément arrangés." Les longues discussions menées depuis plusieurs années avec la Province de Namur n’ont finalement pas abouti malgré beaucoup de travail, de temps et d’énergie. Les membres du collège ont alors rencontré la WBE et son administrateur général, Julien Nicaise. "Il nous a montré son intérêt pour notre école, indique Benjamin Costantini. Notre volonté est de préserver la continuité de cet enseignement tant dans le projet pédagogique que dans la stabilité du personnel."
L’échevin concède qu’il ne dispose pas encore de tous les éléments et que ceux-ci doivent être soumis aux organisations syndicales. "Toutefois, chaque membre du personnel peut être rassuré sur notre volonté de maintenir l’équipe dans les années à venir. Ceci dit, vous connaissez aussi les statuts des enseignants. Ceux-ci diffèrent selon les pouvoirs organisateurs. Il y aura donc çà et là quelques différences, poursuit l’échevin. On a fait au mieux et notamment procédé ces dernières semaines à la nomination d’enseignants pour garantir la pérennité de cette équipe." Une réunion est prévue le 6 mars pour discuter des détails de la reprise.
Une question de survie
Le conseiller AD&N Hugues Doumont a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis de cette reprise et a sollicité des réponses aux sept questions qu’il a émises. L’une d’elles touchait au timing. "Comment respecter le délai du 1er septembre 2023 sachant qu’il y a pas mal de nouveaux investissements à faire ? Et pas des petits ! On parle entre autres de câblage informatique, de centrale téléphonique, de cuisines didactiques, etc", épingle-t-il. Il se demande comment assurer ces investissements alors qu’il n’y a pas de subvention de fonctionnement dans l’enseignement de promotion sociale. "C’est pour ça que la Ville d’Andenne était importante au niveau des investissements et du fonctionnement de cette école", estime-t-il.
La WBE devenant désormais le pouvoir organisateur, qu’en est-il de la pérennité de l’EIC sur Andenne ? "WBE pourrait décider de transférer des périodes vers d’autres sites où elle a déjà des écoles de promotion sociale comme à Namur", redoute-t-il. Il ajoute que les organisations syndicales ont émis un avis négatif car il y avait matière à discuter au niveau du personnel.
Rappelant les différentes étapes ayant mené à ce partenariat avec WBE, le bourgmestre, Claude Eerdekens, a répété que l’avenir de l’EIC est menacé depuis longtemps et que sans cette cession, elle disparaîtrait. Il confirme par ailleurs que le personnel sera garanti.
"Ce bâtiment coûte la peau des fesses"
Le mayeur et l’échevin ont tenté d’apporter des réponses au conseiller AD&N qui n’a pas pour autant été complètement rassuré. "Répondre dans le détail à tout, c’est impossible à ce stade mais on a encore 3 mois pour y travailler. La dynamique est positive", a conclu Benjamin Costantini. Pour Hugues Doumont, même si on parle d’un partenariat, il faut être clair: "c’est une cession, pas une fusion, et c’est donc WBE qui aura la main sur l’offre d’enseignement de promotion sociale à Andenne", dit-il.
"C’est choquant de voir qu’une commune décide de se séparer d’un tel outil présent depuis longtemps en disant que les autres s’en occuperont mieux, martèle-t-il, notant au passage que c’est une bonne opération financière pour la Ville à laquelle ça ne coûtait pourtant"que"60 000 €. On liquide le bébé avec l’eau du bain en essayant que le bébé puisse quand même survivre et on nous fait voter une convention non aboutie sur les détails !"
Réfutant cette somme, Claude Eerdekens a rétorqué: "On finance un bâtiment qui coûte la peau des fesses avec des frais énergétiques épouvantables ainsi que du personnel sur fonds propres (puisqu’il n’est pas subventionné). Il faut multiplier les 60 000€ dont vous parlez par 6 ou 7." Mais Hugues Doumont n’en démord pas. Pour Claude Eerdekens, cette reprise est une façon de ne pas brûler l’argent du contribuable en le dépensant mieux. Le ping-pong verbal aurait pu se poursuivre encore longtemps. Il s’est clôturé au final par le vote négatif d’AD&N sur ce point.