Namur : en manque d'effectifs, la justice est au bord de la surchauffe
Le sous-effectif n’est pas structurel mais les nombreuses absences forcent le tribunal de première instance de Namur à se réajuster. Légèrement… pour l’instant.
Publié le 27-02-2023 à 11h39 - Mis à jour le 27-02-2023 à 11h52
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Dans les couloirs du palais de justice de Namur, ça chuchote à mi-voix. Mais une information revient de manière suffisamment instante pour être prise en considération. On répète ainsi que, par manque de personnel, certaines audiences pourraient passer à la trappe.
Récemment contacté, le président du tribunal de première instance ne nie pas tout en bloc mais il nuance fortement. "Il n’est pas question de supprimer de manière systématique une chambre ou des audiences", rassure d’emblée Christian De Valkeneer. "Au civil, on devrait supprimer de manière temporaire une audience par mois", précise le président. Une même restriction devrait aussi toucher une audience de règlement de procédure, là où l’on décide du sort et de l’aiguillage que l’on donnera à une affaire. "Les dossiers de cette audience pourraient être transférés sans trop de difficultés vers d’autres audiences maintenues."
Vingt sur vingt-neuf
L’impact devrait être relativement indolore. Par contre, les causes de cette réorganisation sont plus interpellantes.
"Nous connaissons en effet des problèmes liés au manque d’effectifs au sein du greffe", situe Christian De Valkeneer. Ce n’est pas structurel, le cadre est correctement rempli, assure-t-on au palais de justice de Namur.
"Par contre, il y a pas mal d’absences de courte, moyenne et longue durées", relève le président du tribunal de première instance de Namur.
Sur les vingt-neuf membres qui composent le greffe namurois, seuls vingt sont aujourd’hui effectivement au travail. Cela fait donc plus de trente pour cent de membres du greffe actuellement en congé de maladie.
Or, un juge d’instruction ne peut travailler sans greffier, un procès de correctionnel ne peut pas non plus être mené sans lui. Le greffier, c’est une pièce centrale dans la procédure judiciaire.
Pour l’instant, les greffiers présents en charge une part supplémentaire du volume de travail, ce qui permet de boucher les trous. "Mais c’est vrai qu’on ne peut pas continuer trop longtemps de la sorte", reconnaît le premier magistrat namurois.
La surcharge de travail peut elle aussi générer des soucis de santé et donc des absences supplémentaires.
Le greffe n’est apparemment pas le seul à souffrir de ces problèmes de sous-effectif. Du côté des juges également, quelques absences pourraient aussi avoir un impact sur l’organisation de la justice namuroise de première instance.
On est apparemment encore assez loin d’un point d’explosion mais le palais connaît quand même une interpellante période de surchauffe.
Et ceci avec un agenda judiciaire toujours plus dense. Pas simple.