Dinant: le Rotary souffle 75 bougies
L’un des plus vieux clubs Rotary de la province de Namur, celui de Dinant, fête ses 75 ans. Qui y fait quoi ?
Publié le 24-02-2023 à 11h22 - Mis à jour le 24-02-2023 à 15h34
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Trois quarts de siècle: l’anniversaire du club Rotary de Dinant a été fêté jeudi soir à l’hôtel de ville. En grande pompe. De là à se dire que tout ce petit monde est pompeux ? Certes, il y existe un certain protocole. On n’entre dans ce cercle que par cooptation, les femmes n’y ont été admises qu’en 2013.
Le règne de l’entre-soi des notables locaux ? Il faut bien écrire que cette réputation existe dans le grand public. Dès lors, à l’occasion du 75e anniversaire du service club local, ses forces vives ont expliqué lors d’une conférence de presse la réalité de leur association, qui fait partie des trois plus anciennes de ce type dans la province de Namur. Sa reconnaissance officielle date du 23 février 1948.
De fait, pourrait-on penser, ça sent la naphtaline. Sentiment d’autant plus répandu, que les membres du Rotary ne communiquent pas beaucoup. Les 75 ans sont l’occasion de le faire, tout en tordant le cou à certains canards. De vieux bourgeois de la sous-province qui s’encanaillent une fois la semaine et entretiennent un tissu relationnel au sein de leur monde ? Que nenni: des amis de tous les milieux, exposent l’actuel président, Olivier Barthélemy (il est avocat), celui qui lui succédera d’ici quelques mois, Jean-Marc Hardenne (assureur) ou encore Brigitte Crouquet, coordinatrice de l’année anniversaire (c’est la secrétaire de Richard Fournaux).
Message: le plus jeune des membres a 27 ans. On trouve dans l’un des plus vieux Rotary du ressort namurois des enseignants, des policiers, des assistants sociaux, des agriculteurs, des musiciens, des avocats etc. Avec un renouvellement régulier des troupes, une dizaine de nouveaux étant rentrés ces dernières années. On est en actuellement à 49 membres.
Des amis au service de la communauté
Parmi les impératifs: l’assiduité aux activités. Les rendez-vous hebdomadaires, mais aussi les conférences et les diverses organisations. Certes, se réunir à la Citadelle, nous parlons du restaurant, c’est plutôt sympa, mais on oublie par exemple que lors des inondations, des membres du Rotary dinantais ont chaussé leurs bottes et ont sorti les raclettes. On en a aussi vu, en pleine pandémie, équipés tels des astronautes, occupés à servir des repas dans une institution pour handicapés d’Alle-sur-Semois (Vresse). Le personnel, touché par le virus, était sur le flanc. S’amuser, oui, mais aussi et surtout être au service de la communauté, voilà ce qui motive les Rotariens dinantais, sachant que le club ratisse bien plus largement que dans l’entité mosane.
Un peu de charité par ci, par là ? Il s’agit de bien davantage que cela, communiquent les Rotariens, le 75e anniversaire étant une bonne occasion de le faire. Un exemple de ce qu’ils ont imaginé: les "starters kits". Ils proposent à des jeunes qui sortent d’institutions et s’installent à leur majorité, de quoi meubler leur lieu de vie individuel. L’idée est de renforcer l’encadrement des pouvoirs publics, d’agir là où il a des "trous". On installe ces jeunes dans un logement social, ils ont un lit, des armoires, et parfois rien d’autre. Le Rotary de Dinant leur donne un coup de pouce, pouvant même aller jusqu’à un chèque pour remplir son premier caddie.
Généralement, les Rotariens ne la ramènent pas trop sur leurs actions, parfois assez informelles, mais potentiellement fort utiles. Un jeune qui veut se lancer comme indépendant ? Le groupe d’amis (ils insistent sur ça) recèle des compétences diverses, on peut trouver en son sein bien des conseils utiles.
Service à la communauté, c’est le but décrit par les membres du club jubilaire. Ils évoquent aussi les bourses à des artistes pour les aider à faire décoller leur carrière ou encore les échanges d’étudiants, accueillis par des familles rotariennes aux quatre coins du monde. Il y a de quoi faire. Les actions locales restant très importantes, de l’aide à "Solidarité dinantaise" et au bar à soupe, en passant par la collecte de jouets de Saint-Nicolas pour les enfants défavorisés. Ou par la fourniture de lits à l’école maternelle d’Houyet, quand elle a été ravagée par un coup d’eau.
Derrière la réputation et le protocole, il y a une bande d’amis qui s’investissent, soulignent trois fois plutôt qu’une ces derniers.