Une Dinantaise à un cheveu de l'outrage à magistrats
La prévenue qui s’est présentée dans un état second à l’audience devant les magistrats de la cour a donné du fil à retordre à son avocat
Publié le 22-02-2023 à 19h16 - Mis à jour le 22-02-2023 à 19h17
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Une quadragénaire de la région de Dinant pourrait se voir accorder un sursis probatoire devant la cour d’appel de Liège après avoir participé à un cambriolage avec son ancien compagnon.
Le scénario de ce dossier est particulièrement incroyable. La Dinantaise s’est rendue chez un voisin pour le voler, parce que son compagnon l’avait convaincue que l’homme lui devait de l’argent. Puis le jour même du vol, elle a décidé de dénoncer les faits et de demander à une personne de venir tout chercher pour que la victime récupère tous ses biens.
Les objets volés ne l’ont donc été que pendant une seule journée.
Ce jour-là, le 19 novembre 2020, Bénédicte et son compagnon ont consommé du vin. Mais pas un ou deux verres en mangeant, non. Plusieurs litres à eux deux ! Dans leur état sérieusement alcoolisé, mais aussi sous drogue, le compagnon de la dame lui a donc fait croire au bien-fondé d’une petite "descente" chez le voisin pour aller le payer d’une somme qui lui était soi-disant due. Voilà donc la Dinantaise et son compagnon en train d’escalader le mur du voisin pour aller lui dérober des outils, dont une tronçonneuse, mais aussi le cadre d’un vélo. Elle a entreposé les objets chez elle, puis pour une raison restée un peu floue, elle a décidé de prévenir une connaissance commune avec le voisin. Ce dernier a donc rapidement tout récupéré.
Le plus triste dans cette histoire, c’est la descente aux enfers de la prévenue. Cette dame, âgée de 46 ans, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Alors qu’elle a exercé le métier d’enseignante, elle est apparue devant les juges dans un état particulièrement inquiétant et triste. Elle ne parvenait pas à ne se contrôler. Elle n’a pas cessé de réagir à tout ce qui se disait de manière intempestive. Elle a d’ailleurs été sermonnée notamment par le parquet général et a été à deux doigts d’être emmenée entre deux policiers pour outrage à magistrats.
Me Frédéric Mespouille, son avocat, a éprouvé toutes les peines du monde à la contenir. Il a finalement, un peu miraculeusement, réussi à lui éviter d’ajouter des ennuis à ceux qu’elle a déjà. Me Mespouille a rappelé que sa cliente avait peur de son compagnon. Elle a notamment été victime d’une violente scène de coups et d’un vol commis par ce dernier. Lors de la plaidoirie de son avocat, la prévenue n’a cessé de réagir et de le couper. "Ma cliente évolue dans un milieu relativement précaire qui se passe dans des limbes d’alcool", a plaidé l’avocat. Celui-ci a expliqué que la quadragénaire venait de sortir d’une cure pour tenter d’endiguer son alcoolisme. "Elle a toujours eu le chic pour s’entourer de gens mauvais pour elle", a-t-il poursuivi, contraint de demander à plusieurs reprises à sa cliente de le laisser terminer sa plaidoirie. L’avocat a demandé une suspension du prononcé probatoire ou une peine de probation autonome.
La prévenue a ensuite expliqué sa descente aux enfers. "J’étais enseignante dans l’hôtellerie. J’ai eu un petit moment de faiblesse dans ma vie, après mon divorce. Puis je l’ai rencontré, j’ai voulu l’aider, mais je ne suis pas psychiatre." La cour rendra son arrêt en mars prochain.