Plus d'un tué par semaine: les routes namuroises les plus mortelles de Belgique
L’institut Vias a recensé 54 morts sur les routes namuroises en 2022. Ce qui fait de la province de Namur la moins bonne élève du pays en termes de sécurité routière.
Publié le 22-02-2023 à 21h00 - Mis à jour le 23-02-2023 à 08h12
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"Avec 11 tués par 100 000 habitants, la province de Namur se classe en dernière position dans notre pays en matière de sécurité routière." Selon le dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, le nombre de morts sur les routes de la province de Namur a fortement augmenté en 2022 par rapport aux années précédentes.
On dénombre ainsi 54 tués contre 30 en 2021 et 49 en 2019 avant la crise sanitaire. Comment expliquer une telle hausse ?
"De manière générale, nous savons qu’il y a eu un relâchement surtout dans le premier semestre de l’année 2022 après des mois de restriction au niveau des déplacements. Des sorties qui n’étaient plus possibles, des événements qui n’avaient plus lieu. Ensuite, tout a rouvert, notamment les discothèques. C’est une des principales raisons pour laquelle nous constatons que le nombre d’accidents impliquant un conducteur sous l’influence de l’alcool n’a jamais été aussi élevé depuis 2016. Cet effet de décompression a un impact sur les chiffres. Nous remarquons aussi que l’utilisation du GSM et la consommation de drogues au volant prennent de l’ampleur" développe Benoît Godart, responsable communication et porte-parole de l’institut Vias.
La hausse de victimes est particulièrement spectaculaire chez les piétons. D’un seul tué en 2021, on est passé à 10 en 2022. "Depuis la crise sanitaire, notamment, il y a davantage de personnes qui font du vélo ou qui marchent. Cette augmentation s’explique, selon nous, par l’infrastructure qui s’est nettement améliorée dans les grandes villes", expose le porte-parole de l’institut Vias.
Ne pas oublier les piétons
"Dès que l’on sort des grandes agglomérations, nous avons toutefois parfois l’impression que le piéton est le parent faible de la sécurité routière. Il n’y a pas beaucoup de trottoirs et lorsqu’il y en a, ils sont en mauvais état. C’est indéniablement un enjeu majeur pour les prochaines années: améliorer non seulement les infrastructures pour les cyclistes mais aussi pour les piétons", poursuite Vias.
Chez les automobilistes, le nombre de morts est passé de 17 en 2021 à 26 en 2022 et de 2 à 9, dans des accidents impliquant un camion.
Le nombre d’accidents est, quant à lui, en hausse de 6%. La hausse la plus importante concerne les accidents impliquant un cycliste (43%).
Des problèmes sont à noter aussi en termes de trottinettes électriques puisque 1 700 accidents ont été comptabilisés tout au long de l’année 2022. "Nous espérons que le changement de règles effectué en juillet aura un plus grand impact sur les adeptes de la trottinette", ajoute notre interlocuteur.
Plaidoyer pour le permis à points
Soucieux de la population, l’institut Vias défend plusieurs projets destinés à diminuer le nombre de morts et d’accidents sur les routes de la province de Namur et ailleurs.
"Une chose qui est évidente, c’est qu’il manque un maillon dans la chaîne de la sécurité routière en Belgique et ce maillon, c’est le permis à points. Plus de 22 pays en Europe ont adopté le permis à points et jamais un seul d’entre eux n’a fait marche arrière étant donné que ce type de système fonctionne. Malheureusement, en Belgique, ce n’est toujours pas le cas. Il est donc possible de commettre des infractions tous les jours sans jamais s’en inquiéter. Nous espérons de tout cœur que les politiques accepteront ce permis à points."
Toujours pour renforcer la sécurité routière, Vias plaide pour l’installation de caméras capables de détecter l’utilisation du GSM au volant. "Nous savons que la distraction est un phénomène qui engendre pas mal d’accidents", commente Benoît Godart. Enfin, l’institut prône encore une organisation accrue des contrôles afin d’inciter davantage les conducteurs à opter pour la sobriété au volant.