À Namur, le sentiment d’insécurité s’est amplifié durant la pandémie
Le moniteur belge de sécurité a livré les conclusions d’un sondage réalisé en 2021. Une année particulière qui demande de faire preuve de nuances dans l’analyse mais qui est déjà révélatrice du ressenti des Namurois.
Publié le 22-02-2023 à 13h08 - Mis à jour le 22-02-2023 à 23h01
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Événements conditionnés, gestes barrières de rigueur et contraintes sociales toujours d’actualité. Hormis la crainte, fondée, de tomber malade, on pouvait croire que le ressenti de la population namuroise en termes de sécurité était plutôt bon durant la pandémie.
La lecture du moniteur belge en la matière, un baromètre fédéral publié tous les 3 ans sur base d’un sondage effectué dans les Communes demandeuses, démontre le contraire. En 2021, 47% des participants namurois ont déclaré s’être retrouvés "souvent" ou "parfois" en situation d’insécurité, contre 28% en 2018.
Les raisons sont multiples et principalement liées à un comportement inapproprié des usagers de la route (51%), à des nuisances dans l’espace public (35%) ou encore à des faits de criminalité (34%).
Ces chiffres laissent présager une amplification du phénomène hors période de pandémie. "Ces deux dernières années, il y a eu énormément de messages liés à ce sentiment d’insécurité, indique le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot (Les Engagés). Je m’attends donc à ce que la photographie 2024 (NDLR: année où sera organisé le prochain sondage fédéral) comporte des variations comparatives plus importantes."
Il y a cependant lieu de tempérer l’enquête à plusieurs égards, précise-t-il. "C’est un ressenti qui est exprimé. Il ne s’agit donc pas de données statistiques objectivées." Autre élément sujet à caution: le taux de participation à l’échelon namurois. Sur 1 500 formulaires envoyés au sein de la population, seules 476 réponses ont été transmises. "Et sur les répondants, il y a une majorité de personnes âgées de plus de 65 ans. Celles-ci ont peut-être une perception de l’insécurité différente. De même, on dénombre également plus de personnes ayant fait des études supérieures et habitant dans une maison quatre façades", embraye Olivier Libois, chef de corps de la police Namur Capitale. Des facteurs dont il faut tenir compte, assure-t-il.
Sécurité routière, "LA" préoccupation
Bien qu’il convienne d’appliquer un filtre de lecture à ce moniteur, les résultats confèrent des éléments riches en informations pour les agents locaux. Notamment vis-à-vis des problématiques génératrices d’insécurité devant faire l’objet d’une priorité policière, selon les citoyens. Mobilité, circulation, stationnement comptent parmi les préoccupations premières de la population locale: vitesse non adaptée au trafic (71%), conduite agressive (53%) stationnement gênant (50%), nuisances sonores du trafic routier et des poids lourds (42%). "Sans surprise, analyse Olivier Libois. Le top 10 est toujours le même, à l’une ou l’autre inversion près."
Et Maxime Prévot de renchérir: "Voilà pourquoi, depuis 2 ans, je fais le tour de tous les villages et je rencontre les citoyens pour aborder spécifiquement cette thématique."
Mais la route vers un meilleur ressenti de la population en termes de sécurité publique est parsemée d’embûches. Le déconfinement est allé de pair avec une recrudescence des comportements délictueux et criminels. Surtout au niveau des stupéfiants, souligne Maxime Prévot. Lequel conclut: "Le plus important, c’est le sentiment de sécurité. Il a toujours été une particularité de Namur. Il doit le redevenir."