Suarlée: le dancing Flagrant Délire obtient son permis sous conditions
Après vingt-cinq ans de soirées sans permis, le dancing est en ordre administrativement. Il devra néanmoins fournir un nouvel effort acoustique pour apaiser les riverains.
Publié le 21-02-2023 à 07h02
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Voilà une nouvelle qui donnera peut-être l’envie aux gestionnaires du Flagrant Délire de sabrer le champagne. La discothèque située le long de la N4 à Suarlée a obtenu le permis relatif à la régularisation de ses activités ainsi qu’à l’installation d’une station d’épuration individuelle pour le traitement des eaux usées domestiques et l’exploitation d’une parcelle agricole en parking. "Les fonctionnaires technique et délégué ont rendu un rapport de synthèse favorable qui vaut octroi du permis. Et le collège a acté la décision en sa séance du 7 février", précise-t-on au cabinet de l’échevine de l’Urbanisme, Stéphanie Scailquin (Les Engagés).
Ce permis clarifie une situation irrégulière vieille de quasiment 25 ans. En effet, depuis son ouverture fin des années 90, le FlagDel n’a jamais été en possession des autorisations nécessaires pour fonctionner. Une situation qui découle de l’opposition farouche des riverains du quartier, échaudés dès le début par la crainte de nuisances sonores et une éventuelle insécurité autour du site. Leurs recours successifs au Conseil d’état ont toujours été suivis. Sauf par la Ville de Namur qui n’a jamais appliqué les arrêts rendus juridiction. "Pour la simple et bonne raison que la motivation du Conseil d’État n’était pas liée à la sécurité mais bien à l’irrégularité administrative relative au parking, lequel est situé sur un terrain agricole", justifiait le bourgmestre Maxime Prévot (Les Engagés) dans nos colonnes (lire l’Avenir du 9 décembre).
Ce dernier avait opté pour la voie de la conciliation en réinstaurant le dialogue entre les différentes parties. L’exploitant du FlagDel avait été contraint de procéder à des aménagements acoustiques et à l’installation d’un limiteur sonore. La chaussée avait quant à elle fait l’objet d’un dispositif permettant de mieux canaliser le trafic automobile. Sans se faire l’avocat du dancing, le mayeur expliquait en décembre: "Il est préférable que la jeunesse dispose d’un lieu de sortie dans la région plutôt que de devoir faire des kilomètres, avec tous les risques que cela comporte, en reprenant la route."
Encore un effort sur les décibels
Par la suite, les relations s’étaient quelque peu apaisées… jusqu’à récemment lorsque le gestionnaire du Flagrant Délire a entrepris les démarches de régularisation. Avec l’instauration du CoDT, une fenêtre s’est en effet ouverte dans la législation. La "nouvelle" bible de l’Aménagement du territoire autorise la conversion d’une parcelle agricole en parking, moyennant la réversibilité du dispositif. "Il n’est donc pas question de tout bétonner", indique-t-on au cabinet de l’échevine de l’Urbanisme.
À cette contrainte de réversibilité, le Collège a assorti une série de conditions destinées à apaiser les riverains de Suarlée. Ainsi, les portes du dancing doivent être fermées en permanence et en aucun cas, il ne sera permis d’installer du matériel de sonorisation à l’extérieur du bâtiment. Le limiteur sonore devra tenir compte du volume de la musique ainsi que du bruit émanant des fêtards. Le Collège ordonne également que l’on procède à une isolation accrue de la toiture "pour limiter la propagation des sons à basse fréquence".
Des panneaux rappelant les règles du bien-vivre ensemble durant la nuit seront installés en divers endroits, à l’extérieur de l’établissement. En la matière, la Ville souligne les efforts fournis par l’exploitant notamment grâce aux gardiens qui œuvrent au maintien de la quiétude nocturne.
Pas sûr que toutes ces mesures suffisent à contenter les riverains. Ceux-ci ont jusqu’au 7 mars pour introduire un recours auprès de la tutelle régionale.