Dinant: surprise, le permis du McDo refusé
Tous les avis étaient positifs, mais le "fonctionnaire des implantations commerciales" est allé en recours contre le permis de construction (accordé) d’un supermarché et d’un McDonald’s, rue St-Jacques. Il a été suivi par la commission de recours. Le dernier… recours ? Le Conseil d’État.
Publié le 21-02-2023 à 16h19 - Mis à jour le 23-02-2023 à 07h48
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Le 16 novembre 2022, le collège communal de Dinant octroyait le permis de construction d’un Carrefour Market et d’un fast-food McDonald’s à la rue Saint-Jacques. En ce qui concerne le supermarché, il s’agit (ou il s’agissait), plutôt que d’une nouvelle enseigne, du déménagement de celle du même nom, actuellement installée un peu plus haut, sur la route de Ciney, au zoning du Tienne de l’Europe. L’idée: intégrer un bâtiment moderne et quitter l’implantation actuelle, où il y a de plus en plus de cellules vides (les zonings, ça vieillit vite).
Par contre, la grande nouveauté, c’est (ou c’était) la construction d’un McDonald’s avec drive-in juste à côté du magasin en question. Aucune grande marque de fast-food ne s’est jamais installée à Dinant.
Tout semblait se trouver sur des rails: le permis communal a été accordé sur base de différents avis favorables, tandis qu’aucune remarque n’avait été émise durant l’enquête publique. Sauf que le "fonctionnaire aux implantations commerciales" a introduit un recours contre ce permis. Il s’agit d’un représentant officiel de la Région wallonne, dont le mandat a été créé dans le cadre d’un décret de 2015, dans le but de réguler l’installation de surfaces commerciales (de plus de 400 m2) sur le territoire, selon différents critères.
Dans le cas présent, ce n’est pas passé du côté de son administration. Le recours a été traité par une bien nommée "commission des recours" qui vient de trancher, après avoir entendu les diverses parties: le fonctionnaire aux implantations commerciales, le promoteur, mais aussi des représentants de la Ville ou encore de l’Agence de développement local.
"Dans ce projet, la voiture est privilégiée"
Le couperet est tombé: même si tous les griefs du fonctionnaire en question ne sont pas retenus, il en reste suffisamment pour que la commission de recours refuse le permis intégré de construction d’un Carrefour Market, d’un restaurant drive-in, d’une cabine haute tension etc., au numéro 328 de la rue Saint-Jacques.
Les promoteurs n’ont plus qu’une possibilité, s’ils veulent persévérer: introduire une procédure en annulation auprès du Conseil d’État (justice administrative). Mais on peut écrire qu’à ce stade, ils ont d’emblée pris une douche froide.
Le gros problème que retient la commission des recours, saisie par le fonctionnaire des implantations commerciales, c’est celui de la mobilité, dans l’acception "moderne" du terme. Elle estime que "dans ce projet, la voiture est privilégiée par rapport aux modes doux en raison de la localisation du site en périphérie". Pour elle, "il s’agit de ne pas encourager les projets éloignés par rapport à l’habitat ou difficilement accessibles par les modes de transport durable". C’est sur ce point que ça a vraiment bloqué, même s’il faut ajouter "l’absence d’une étude relative à la zone karstique".
Voilà qui met un coup d’arrêt à ce projet, sous réserve du résultat d’un éventuel recours au Conseil d’État.
L’échevin du Commerce ne comprend pas
"Le critère de la mobilité durable n’est pas rencontré", voilà qui a beaucoup pesé, répétons-le. Ce que ne comprend pas vraiment l’échevin dinantais du Commerce, Alain Rinchard, vu l’éparpillement déjà existant des enseignes: "C’est aberrant, on parle de la rue Saint-Jacques". Selon lui, pour aller là-bas, la voiture s’impose déjà et de toute façon.
Mobilité douce contre drive-in… les temps commenceraient-ils à changer ?