Dinant: boucherie et boulangerie en espace partagé
Une boucherie "historique" du centre de Dinant va rejoindre le plateau. Et occuper une partie des locaux de la boulangerie Defossez, route de Ciney.
Publié le 21-02-2023 à 14h28 - Mis à jour le 21-02-2023 à 14h29
:focal(545x306.5:555x296.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UCTT72VMSRHFZJTVK4LI3RU7NA.jpg)
L’initiative est assez rare. À partir du 17 mars, il y aura deux comptoirs dans ce qui est encore uniquement la boulangerie-pâtisserie Defossez, Grand route de Ciney, sur les hauteurs de Dinant. Là où on vend du pain et des douceurs sucrées, va s’ajouter l’étal salé d’une boucherie, celui de Bruno Leboutte. Il va déménager du centre-ville et s’installer dans cet espace partagé entre deux commerces de bouche qu’on n’a pas l’habitude d’ainsi associer.
Le boucher est actuellement installé à la place Reine Astrid, en plein cœur de Dinant, à l’ombre de la collégiale et de la citadelle. Il gère la "boucherie Gilain", le nom d’une enseigne historique qu’il a reprise il y a un peu moins de 7 ans.
Le deal avec le boulanger Defossez ? Ce dernier va lui louer une partie du vaste espace de vente disponible, il va y installer son comptoir de viandes et autres salaisons. Bruno Leboutte a par ailleurs acheté au même Michel Defossez un bâtiment qui jouxte le commerce. C’est là que se trouvera l’atelier de la boucherie. Les travaux d’aménagement sont en cours, ils comprennent la création d’une ouverture vers ce qui deviendra d’ici quelques semaines la cohabitation d’une boucherie et d’une boulangerie.
Les motivations de ce déménagement ? Le boucher Leboutte expose que ses locaux de la place Reine Astrid nécessitaient des travaux. L’heure étant à la réflexion, il a posé un choix motivé, dit-il, "par un peu tout". Non seulement les chantiers à mener dans son commerce actuel, mais aussi l’étroitesse de ce dernier. Sans oublier qu’il est plus aisé de se parquer gratuitement sur le plateau, qu’en payant dans le centre. À un moment, il faut opter pour une stratégie. La petite entreprise fait ses bagages: "Trois vendeuses à temps partiel, un boucher, un apprenti et moi", précise Bruno Leboutte.
Chacun son atelier et son comptoir
Le boulanger Michel Defossez s’y retrouve aussi, dans l’opération en cours. Lui et le boucher auront deux comptoirs, face à face, ce qui devrait augmenter le potentiel de clientèle de chacun. M. Defossez avait de l’espace disponible, car il a abandonné le salon de dégustation, difficile à gérer, nécessitant beaucoup d’énergie: "Quand il y a du monde, il faudrait deux, trois ou quatre membres du personnel. Et quand il n’y a personne…"
À partir du 17 mars, chacun gérera son atelier et son comptoir de son côté, avec son personnel. Il ne s’agit pas d’une association, mais d’un partage des mètres carrés disponibles, et d’une union dans un concept qui mise sur l’originalité. Ce genre d’enseigne mixte est plutôt rare, à considérer qu’elle existe quelque part ailleurs.
Michel Defossez insiste sur cet aspect original. Les coûts de l’énergie continue-t-il, ne sont pas entrés dans la réflexion.
Le boulanger, évoque également la nécessité de régulièrement se remettre en question, quand on est indépendant. Ce n’est pas la première fois dans son chef. En 2016, il avait ouvert un point de vente supplémentaire dans le centre-ville dinantais, au coin de la rue Grande et de la rue du Palais de Justice, Mais il a laissé tomber, à cet endroit: "Avec le Covid, le personnel, etc., j’ai opté pour moins de stress. Sinon, on court beaucoup pour les autres". Lui a deux employés au magasin, un ouvrier à l’atelier et un étudiant le week-end. Tandis qu’ils vendront de la tarte, ceux d’en face trancheront du jambon.