UNamur : "Enfance et migration", un sujet de recherche en Fil Rouge à la faculté de droit
La Faculté de droit lance le programme "Fil Rouge" qui fait collaborer l’ensemble de ses étudiants et enseignants. Le sujet de sa première édition démarre de l’affaire Mawda.
Publié le 20-02-2023 à 14h11 - Mis à jour le 21-02-2023 à 14h29
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L’État belge est-il responsable de la mort de Mawda, petite fille de migrants tuée en mai 2018, à Mons, lors d’une opération de police ? C’est cette question que doit bientôt trancher le tribunal civil de Bruxelles, près de cinq ans après les faits. Le tout en tenant compte de douze griefs, ciblés par l’association "Défense des enfants International (DEI) Belgique" sur base d’un dossier de 7000 pages, qui accablent directement l’État. En référence à cette affaire judiciaire, la faculté de droit de l’UNamur vient de lancer la première édition du programme "Fil Rouge" à partir de la thématique "Enfance et migration". Objectif: faire travailler l’ensemble des étudiants et enseignants de la faculté, tous programmes confondus, autour d’un même sujet via de multiples activités.
A cette occasion, les étudiants étaient invités, ce 14 février, à assister à la projection du documentaire "Je n’aime plus la mer" qui dépeint la situation d’enfants réfugiés dans un centre d’accueil. Projeté dans le cadre du cours "droit de la jeunesse", de Géraldine Mathieu, ce film d’Idriss Gabel a été suivi d’un échange avec trois intervenantes de la Croix-Rouge et un mineur étranger non accompagné (MENA) qui a accepté de participer à cette rencontre. "Je voulais partager mon expérience avec les élèves pour qu’ils puissent se rendre compte de la réalité de mon parcours", raconte le réfugié d’origine africaine, arrivé depuis un an en Belgique. Durant l’animation, chaque étudiant a pu ainsi se forger une idée davantage objective du quotidien des migrants, loin des préjugés du genre. De quoi permettre également aux enseignants d’illustrer leurs matières avec les exemples concrets abordés lors du programme.
Activités multiples
Outre cet événement, les étudiants ont déjà pu profiter, au premier quadrimestre, de multiples activités liées au Fil Rouge. A l’image de tandems avec un MENA ou encore la projection du film "Tori et Lokita", suivie d’une discussion avec un psychiatre et d’une coordinatrice de la Croix-Rouge. Sans oublier un procès simulé durant lequel les élèves pouvaient se glisser dans la peau de faux avocats et substituts du procureur pour débattre sur un dossier d’accueil de migrants. Une approche pédagogique qui a été enrichie par un feed-back d’Alexis Deswaef, avocat spécialisé dans la défense des droits humains. "Ce procès simulé permet aux étudiants de vivre des éléments concrets en tant qu’acteur, tout en abordant des matières telles que la procédure pénale ou encore la désobéissance civile", souligne Marie-Amélie Delvaux, professeur en droit judiciaire à l’initiative du projet.