Mort de Luc Hallin à Anhée : l’auteur des faits condamné pour homicide volontaire avec provocation
Le tribunal estime que la cause de justification avancée par la défense, celle du trouble mental qui a aboli sa capacité de discernement ou de contrôle des actes du prévenu, ne s’applique pas.
Publié le 02-02-2023 à 12h52 - Mis à jour le 02-02-2023 à 21h46
:focal(545x373.5:555x363.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ZZR3BBI35VFO5CRPGIBOHSCJL4.jpg)
Le 7 avril 2018, Luc Hallin, un Profondevillois de 52 ans, trouvait la mort après avoir été percuté volontairement par un homme au volant de sa camionnette, devant le café “Chez Mireille”, à Annevoie. L’auteur des faits, Johnny O., était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Dinant pour un homicide volontaire avec l’excuse de provocation. Luc Hallin, ivre avec plus de 4 grammes d’alcool dans le sang, lui aurait couru après avec une tronçonneuse.
Ce jeudi matin, près de cinq ans après les faits, le tribunal a rendu son verdict. Johnny O. a écopé de cinq ans de prison avec sursis. Si le sursis a été accordé au prévenu, le tribunal n’a en revanche pas suivi la thèse de la défense qui contestait l’intention homicide. Elle plaidait l’article 71 du code pénal qui prévoit qu’il n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé ou le prévenu était atteint, au moment des faits, d’un trouble mental qui a aboli sa capacité de discernement ou de contrôle de ses actes, en se basant sur des expertises réalisées durant l’instruction, six mois après les faits.
Dans son jugement, le tribunal a estimé que cette cause de justification ne devait pas s’appliquer. Ce dernier a premièrement noté qu’il est “intellectuellement impossible” de déterminer cet état en se basant sur les seules déclarations du prévenu, six mois après les faits. Prévenu qui avait 1,89g d'alcool/l de sang après les faits. Un état d’ivresse qui a pu altérer sa perception de la situation mais aussi ses souvenirs au moment de les évoquer devant les experts. Le tribunal a aussi estimé que les experts ont évoqué une “altération grave” et non une “abolition complète” de la capacité de discernement, telle que prévue par l’article 71 du Code pénal.
L’intention homicide a par ailleurs été déclarée établie sur base de la nature de l’arme utilisée, à savoir une camionnette de deux tonnes, de la situation de vulnérabilité de la victime (un piéton percuté par un véhicule en pleine accélération), de la marche arrière effectuée par l prévenu après avoir percuté une première fois la victime et du gigantesque polytraumatisme constaté sur celle-ci après les faits. “Le tribunal nous a suivis sur toute la ligne. Mais sur le plan humain, cela reste compliqué pour les parties civiles car rien ne pourra leur ramener Luc Hallin. Ils se demandent pourquoi une si petite peine”, explique Me Fery.