Namur : les urgences du CHR entrent dans une nouvelle ère (vidéo)
Les urgences dernier cri du CHRSM ont abouti après deux ans de travaux. Ouverture prévue ce vendredi.
Publié le 24-01-2023 à 19h03 - Mis à jour le 24-01-2023 à 19h06
Huit lettres qu’on ne peut pas louper, implantées le long de l’avenue Albert Ier sur le site Meuse du CHRSM: les nouvelles urgences ont été inaugurées ce mardi. Chaque année, 50 000 patients en franchissent les portes. Un nouveau bâtiment s’imposait.
Vingt-cinq mois après la pose de la première pierre, c’est un chantier d’envergure qui se termine donc dans le délai prévu. Adieu les urgences vieillottes, la nouvelle infrastructure se dote de salles de soins flambant neuves équipées de matériel de pointe et de nouveau mobilier.

Ces urgences fonctionnent selon le principe de la "marche en avant". "Le patient avance au fur et à mesure de son parcours de soins sans jamais revenir en arrière, explique Pascale Lievens, médecin chef des urgences. Le flux des patients est ainsi mieux géré afin de limiter le stress et l’attente. La salle d’attente n°1 permet de faire le tri (avec une attention portée à l’éventuelle contagiosité du patient) et la salle n°2 permet de renvoyer le patient vers le service adéquat." Au milieu, un grand îlot, qui est en quelque sorte le QG médico-infirmier, permet de renforcer le travail d’équipe, la convivialité entre soignants et la sécurité (vue à 360° sur les chambres). Autour de ce plateau central, patients et visiteurs circulent via deux couloirs latéraux.

Espace agrandi pour les plus petits
Environ 25% des urgences étant pédiatriques, l’infrastructure double ses salles de soins dédiées aux pathologies des plus petits en passant de deux à quatre. À cela s’ajoutent un espace consacré à la traumatologie, cinq salles de réanimation pouvant accueillir des pathologies aiguës en même temps, un endroit convivial pour les entrevues avec les familles de patients et un espace pour les entretiens psychiatriques. "On a 34 lits et brancards, neuf lits pour l’hospitalisation provisoire dont deux sécurisés pour des détenus, en accord avec les prisons de Namur et d’Andenne ainsi qu’une chambre d’apaisement", ajoute Pascale Lievens.

Une salle de réunion peut être aménagée en local de crise en cas de déclenchement du plan d’urgence hospitalier (PUH) et à la fois servir de salle de simulation pour la formation continue des collaborateurs en place ou des stagiaires et assistant(e)s en médecine. L’accessibilité a été améliorée via le rond-point de l’avenue Albert Ier et le dépose-minute situé juste devant l’entrée. Quant aux véhicules d’urgences, ils bénéficient d’un nouveau garage.
Projet de longue haleine

L’idée de créer de nouvelles urgences ne date pas d’hier. "Lorsque je suis arrivée en janvier 1993, il y a tout juste 30 ans, on en parlait déjà", se souvient Pascale Lievens. Pour concevoir un projet prenant en compte tant les besoins des soignants et des patients que les contraintes de l’espace disponible (situé entre deux ailes du CHRSM), un comité de pilotage rassemblant notamment architectes, ingénieurs, entrepreneurs, représentants des urgences et du service technique de l’hôpital a été mis en place. "La première réunion de chantier a eu lieu en septembre 2018. Ont suivi des réunions hebdomadaires", indique Pascale Lievens. La superficie des urgences est désormais triplée, passant de 980 m2 à 2687 m2.
Au-delà des technologies les plus pointues et de l’agencement pensé en faveur du bien-être, les concepteurs ont mis l’accent sur la réduction de l’énergie (toiture végétale, isolation maximale, priorité à la lumière naturelle, etc). "Ça peut paraître anodin mais jusque-là, les urgences n’avaient pas de fenêtre. Quand on travaille de longues heures, voir le soleil se lever ou se coucher a un réel impact", note le docteur Lievens.
Le coût de cette rénovation s’élève à 13,8 millions€ " dont plus de la moitié, soit 7,5 millions, a été subsidiée par la Région wallonne via l’AViQ (Agence wallonne pour une vie de qualité), souligne Gilles Mouyard, président du conseil d’administration. Le déménagement final aura lieu durant la nuit de jeudi à vendredi pour une ouverture officielle au public ce 27 janvier.